Au Brésil, le chef amérindien Raoni répond aux attaques de Jair Bolsonaro

"Bolsonaro dit que je ne suis pas un leader, mais c'est lui qui n'est pas un leader et il doit partir. Pour le bien de tous, avant que quelque chose de grave n'arrive", a affirmé le chef indien de 89 ans lors d'une conférence de presse dans une salle du Congrès brésilien.

Raoni Metuktire faisait référence au discours prononcé par Jair Bolsonaro, mardi en ouverture de l'assemblée générale de l'ONU à New York. Dans sa diatribe d'une trentaine de minutes, le président brésilien a défendu sur un ton martial la souveraineté du Brésil sur l'Amazonie en pointant du doigt l'attitude "coloniale" de certains pays, dont la France.

Le monopole de Raoni sur l'Amazonie est terminé.

Il a également pris Raoni à partie. "Très souvent, certains leaders indigènes, comme le cacique Raoni, sont instrumentalisés par des gouvernements étrangers dans la guerre de l'information qu'ils mènent pour faire avancer leurs intérêts en Amazonie", a lancé Jair Bolsonaro. Et d'ajouter: "le monopole de Raoni sur l'Amazonie est terminé".

Discours jugé "agressif"

Le discours du président d'extrême-droite a été qualifié d'"agressif" par la plupart des journaux brésiliens. Et mercredi, lors de son intervention, le chef Raoni était entouré de partisans, d'autres leaders indigènes et de parlementaires d'opposition criant "Raoni, Bolsonaro non!".

"Mon combat est pour la préservation de l'environnement. (...) C'est un message de paix, je ne veux offenser personne. Je veux juste que tout le monde vive en bonne santé, en toute tranquillité", a poursuivi Raoni, tout juste revenu de New York.

Le collectif brésilien de leaders indigènes COIAB a manifesté mercredi son "rejet véhément" des propos de Jair Bolsonaro devant l'ONU, considérés comme une "attaque raciste et génocidaire".

>> Lire aussi : "Jair Bolsonaro est entré en guerre contre tout le monde"

afp/jvia