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Climat: Berne aidera les plus démunis

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La Suisse est prête à suivre les Européens pour contribuer au fonds mondial en faveur des pays pauvres, les plus vulnérables face au réchauffement climatique. Selon Moritz Leuenberger, la somme pourrait atteindre 150 millions de francs par an.

Vendredi dernier, l'Union européenne a annoncé une aide de 7,2
milliards d'euros (11 milliards de francs) sur trois ans (2010,
2011, 2012) aux pays les plus pauvres. Ce chèque européen doit
alimenter un pot mondial financé par les pays riches.

Jusqu'à 150 millions

Moritz Leuenberger s'est montré ouvert à une contribution
suisse, tout en soulignant que le parlement helvétique aurait le
dernier mot. Elle sera comparée à la clé de répartition entre les
27 pays membres de l'UE et de fait pourra osciller entre 10 et 100
millions d'euros (15 à 150 millions de francs), a indiqué le
conseiller fédéral dans une interview à la «NZZ am Sonntag».



La Suisse consacre actuellement environ 80 millions de francs par
an de fonds publics pour financer des mesures d'atténuation et
d'adaptation dans les pays en développement.



Le chef du Département fédéral de l'environnement (DETEC) a
qualifié de signal encourageant l'annonce de Bruxelles pour réduire
jusqu'à 30% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 si
d'autres grands pays industriels suivent. Si l'UE se lance dans cet
objectif, la Suisse s'y associera.

S'aligner sur l'UE

«Le Conseil fédéral a décidé de suivre les grandes orientations
de l'UE», a déclaré Moritz Leuenberger. Mais il ne s'agit pour
l'heure que de déclarations d'intention. «Nous attendons encore la
fin de la conférence et nous ne serons prêts à élever nos objectifs
que lorsque des pays comme les Etats-Unis et la Chine s'engageront
à de réels efforts», a-t-il ajouté.



Le chef du DETEC espère en particulier une annonce des Américains
sur une baisse de leurs émissions de CO2. «Une telle décision
pourrait conduire à un effet domino susceptible d'entraîner
d'autres grands Etats comme la Chine», estime le ministre. Moritz
Leuenberger se rendra jeudi à la conférence de Copenhague, où le
président américain Barack Obama sera présent pour la fin du
sommet.

Tournant décisif

Reste que les négociations sont arrivées à un tournant décisif,
selon la délégation suisse. Au début de la deuxième semaine, les
ingrédients d'un accord sont sur la table, mais toutes les options
restent ouvertes.



Deux textes ont été publiés à la fin de la semaine dernière par la
présidence danoise. Le premier, de sept pages, comprend les grandes
lignes d'un accord, avec de nombreux crochets sur tous les points
litigieux. Le second, de 20 pages, concerne la prolongation du
protocole de Kyoto liant uniquement les pays industrialisés.



«Les ministres peuvent maintenant travailler, mais il reste très
peu de temps pour trouver un accord avant l'arrivée des chefs
d'Etat jeudi», résume le chef suppléant de la délégation suisse
José Romero. «Les ingrédients objectifs d'un accord sont là, mais
il faut encore beaucoup de travail», ajoute le négociateur.



La présidence danoise voudrait finaliser ces textes d'ici
mercredi, quitte à renvoyer toutes les questions non résolues à
l'après-Copenhague. Pour José Romero, il faudra de toute façon
discuter les détails après Copenhague, d'ici la prochaine
conférence prévue à Mexico en novembre 2010. Ainsi, aucune décision
formelle ne sera prise dans la capitale danoise sur la taxe CO2
proposée par la Suisse.



agences/ps

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Les églises de la planète sonnent le tocsin

Les cloches ont retenti dans toute la Suisse dimanche pour rappeler l'urgence de stopper le réchauffement climatique. Plus de 560 paroisses de toutes confessions ont participé à cette action lancée par Pain pour le prochain et l'Action de Carême, à mi-parcours de la conférence de Copenhague.

Le tocsin a retenti à 15h00, durant une quinzaine de minutes. Au même moment, les cloches ont sonné 350 fois dans de nombreux endroits du monde entier, après une célébration oecuménique organisée dans la cathédrale de Copenhague, en présence du prix Nobel de la paix Desmond Tutu, ancien archevêque du Cap.

Le chiffre 350 fait référence à 350 parties par millions (ppm), taux maximum de CO2 acceptable dans notre atmosphère, de l'avis de nombreux scientifiques. Alors qu'aujourd'hui, la concentration approche les 390 ppm, rappelle le Conseil oecuménique des Eglises, à l'origine du mouvement.