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Nouveau camouflet de la Chambre des communes infligé à Boris Johnson

Le Premier ministre Boris Johnson répond à la Chambre des communes. [AFP/Parlement britannique - Jessica Taylor]
Aucune élection n'est possible avant le 31 octobre en Grande-Bretagne / Le Journal horaire / 20 sec. / le 26 septembre 2019
Boris Johnson a essuyé un nouvel échec cuisant jeudi à la Chambre des communes. Les députés ont refusé de suspendre leurs travaux le temps du congrès du Parti conservateur, énième épisode de la guerre ouverte entre le dirigeant populiste et le parlement britannique.

Les membres de la chambre basse ont rejeté - par 306 voix contre 289 - la motion gouvernementale sollicitant une pause de trois jours la semaine prochaine, ce qui aurait permis aux élus conservateurs d'assister au congrès annuel du parti, comme le veut l'usage. Les députés avaient repris mercredi le chemin de Westminster dans une ambiance survoltée, au lendemain de la décision historique de la Cour suprême jugeant "illégale" la suspension du parlement imposée par le Premier ministre à l'approche du Brexit.

Au cours d'une séance acrimonieuse, le dirigeant conservateur a été accusé d'arrogance et de propos incendiaires par l'opposition. Sa rhétorique provocatrice a fait bondir la classe politique, y compris dans les rangs tories, et jusqu'à sa propre soeur Rachel qui a fustigé des mots "hautement condamnables".

Droit dans ses bottes

Mais, sollicité, l'entourage du Premier ministre a fait savoir que Boris Johnson n'avait pas l'intention de présenter des excuses. "Il pense que nous devons résoudre le problème du Brexit qui suscite de l'anxiété et du ressentiment dans le pays", a justifié un porte-parole de Downing Street. Décrivant la "pire atmosphère" jamais vue au parlement "en 22 ans", le président (speaker) de la Chambre des communes John Bercow a tancé les députés jeudi matin et organisé un débat sur leurs excès de langage.

Le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a accusé le Premier ministre de tenir "un discours impossible à distinguer de l'extrême droite". La dirigeante du Parti libéral-démocrate (centriste), Jo Swinson, a, elle, comparé la rhétorique "inflammatoire" de Boris Johnson à celle de Donald Trump.

Ce à quoi un député conservateur a répondu: "Ce qui enflammerait encore davantage le débat serait un autre report du Brexit et que les gens aient l'impression que leur vote est ignoré", allusion à la victoire des partisans du divorce avec l'Union européenne lors du référendum de juin 2016.

"Acte de reddition", "Sabotage": il faut dire que Boris Johnson a usé d'un vocabulaire et d'un ton volontairement guerrier en s'adressant mercredi soir aux députés de l'opposition.

Vociférations

Au milieu des vociférations des deux camps, le Premier ministre a accusé une quinzaine de fois les membres de l'opposition d'avoir voté "une loi de capitulation" l'obligeant à demander un report du Brexit à l'Union européenne s'il ne parvenait pas à conclure un accord avec Bruxelles.

En populiste assumé, il a opposé à maintes reprises "le peuple" aux parlementaires. "Ce parlement agit par pur égoïsme et lâcheté politique, les députés de l'opposition ne veulent pas s'effacer et laisser le peuple se prononcer", a-t-il lancé, les accusant de "saboter" les négociations avec Bruxelles sur le Brexit.

ats/ebz

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Aucune élection n'est possible avant le 31 octobre

Le président de la Chambre britannique des communes, John Bercow, a déclaré jeudi qu'en vertu des règles existantes, aucune élection générale ne pourrait être organisée au Royaume-Uni d'ici au 31 octobre, soit la date fixée pour le Brexit.

Bercow, interrogé par le député travailliste Richard Burgon, a confirmé que les règles encadrant le calendrier électoral excluaient de convoquer les électeurs avant le 5 novembre.

"Je peux confirmer que mon interprétation des calendriers électoraux dans le cadre réglementaire existant est la même que celle (du député Burgon)", a-t-il dit.

Le Premier ministre conservateur Boris Johnson, qui n'a plus de majorité à la Chambre, a échoué par deux fois à faire adopter la tenue d'élections législatives anticipées à la mi-octobre.