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Le scandale de l'appel de Trump au président ukrainien prend de l'ampleur

La Maison Blanche aurait tenté de dissimuler l'échange entre Donald Trump et le président ukrainien
La Maison Blanche aurait tenté de dissimuler l'échange entre Donald Trump et le président ukrainien / 12h45 / 1 min. / le 27 septembre 2019
La Maison Blanche a tenté de restreindre l'accès aux notes sur l'appel entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, selon un lanceur d'alerte dont le rapport a déclenché le lancement de la procédure de destitution contre le président.

Ce signalement du lanceur d'alerte, dont l'identité n'est pas connue, a été rendu public jeudi par le Congrès.

"Dans le cadre de mes fonctions officielles, j'ai été informé par plusieurs responsables du gouvernement américain que le président des Etats-Unis utilisait les capacités de sa fonction pour solliciter l'ingérence d'un pays étranger dans l'élection de 2020 aux Etats-Unis", explique-t-il dans ce document daté du 12 août 2019.

"Verrouiller" les archives

"Au cours des jours suivant l'appel, j'ai appris de plusieurs responsables américains que de hauts responsables de la Maison Blanche étaient intervenus pour 'verrouiller' toutes les archives liées à l'appel téléphonique", poursuit-il.

Le rapport porte sur un appel entre Donald Trump et son homologue ukrainien datant du 25 juillet. Lors de cet échange, le président américain a notamment demandé à Volodymyr Zelensky d'enquêter sur son rival politique Joe Biden, candidat à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2020, et son fils Hunter, qui a travaillé à partir de 2014 au sein d'un groupe gazier ukrainien.

Gravité comprise à la Maison Blanche

Cet appel, dont la transcription a été rendue publique mercredi, a déclenché le lancement d'une procédure de destitution par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. "Des responsables de la Maison Blanche m'ont raconté qu'ils avaient été 'enjoints' par les avocats de la Maison Blanche de retirer la transcription électronique du système informatique où de telles transcriptions sont d'ordinaire conservées", affirme le lanceur d'alerte.

"A la place, la transcription avait été téléchargée dans un système électronique distinct qui est d'habitude utilisé pour conserver et manipuler des informations classifiées d'une nature particulièrement sensible", poursuit-il. "Ces différents actes ont mis en évidence, à mes yeux, que des responsables de la Maison Blanche comprenaient la gravité de ce qu'il s'était passé lors de cet appel", souligne le lanceur d'alerte.

Jugé crédible

Cet agent, employé, détaché ou contractuel des services de renseignement, précise qu'il n'était pas un témoin direct de ces actes mais qu'il les a jugés "crédibles" car "dans presque tous les cas, plusieurs responsables ont évoqué des faits qui étaient cohérents entre eux". Selon lui, une douzaine de responsables de la Maison Blanche ont écouté la désormais célèbre conversation. Le lanceur d'alerte a été jugé "crédible" par l'inspecteur général des services de renseignement.

>> Le sujet de La Matinale sur le mystère entourant le lanceur d'alerte :

Le président américain Donald Trump le 25 juin 2019 à la Maison Blanche, Washington. [Getty Images North America/AFP - Mark Wilson]Getty Images North America/AFP - Mark Wilson
Le mystère plane sur l'identité du lanceur d'alerte qui a dénoncé Donald Trump / La Matinale / 1 min. / le 27 septembre 2019

ats/pym

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Nancy Pelosi accuse

La cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a accusé la Maison Blanche d'avoir tenté d'"étouffer" l'affaire ukrainienne.

"Le président des Etats-Unis a, dans ces actes, au cours d'un appel téléphonique avec un chef d'Etat, trahi le serment prêté pour ses fonctions, notre sécurité nationale, et l'intégrité de nos élections", a-t-elle déclaré.