La cour d'appel du deuxième district de Californie a annoncé
qu'elle avait rejeté ce recours, les juges déclarant qu'ils étaient
"profondément préoccupés" par les faits allégués.
"Nous encourageons toutes les parties impliquées à faire tout leur
possible pour veiller à ce que cette question se conclue désormais
d'une manière qui réponde pleinement aux questions de respect de la
procédure et d'équité fondamentale soulevées par ces événements
anciens", ajoutent les juges.
Irrégularités dénoncées
Les avocats du cinéaste franco-polonais, qui s'était enfui en
Europe en 1978, avaient avancé le mois dernier que des
irrégularités dans l'affaire justifiaient l'abandon des
poursuites.
Ils avaient aussi estimé que Roman Polanski, actuellement assigné
à résidence en Suisse dans l'attente d'une décision sur la demande
d'extradition des Etats-Unis, n'avait pas besoin d'être
physiquement présent pour plaider pour l'abandon des poursuites.
Les juges ont rejeté ces deux arguments.
Ils estiment "que le fait que du temps s'écoule encore avant la
résolution finale de cette affaire va gêner davantage la recherche
de la vérité" et "prolonger la souffrance que l'absence de clôture
de cette affaire continue à causer à Samantha Geimer", la victime
aujourd'hui âgée de 45 ans.
Berne rendra sa décision en 2010
Arrêté le 26 septembre à l'aéroport de Zurich, Roman Polanski
est désormais assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, après
avoir passé plus de deux mois en prison. La justice suisse a
annoncé la semaine dernière qu'elle ne rendrait pas sa décision sur
la demande d'extradition avant 2010.
agences/mej
Il avait plaidé coupable à l'époque
Après avoir plaidé coupable de relations sexuelles avec la jeune fille âgée de 13 ans à l'époque des faits, Roman Polanski avait quitté les Etats-Unis en 1978 à la veille de l'énoncé de la sentence.
Le cinéaste estime ne pas avoir bénéficié d'une procédure équitable à l'époque des faits et avait déjà demandé une première fois l'abandon des charges en juillet, alors qu'il était encore libre.
Il base notamment son argumentation sur un documentaire ("Roman Polanski: wanted and desired") diffusé sur la chaîne américaine HBO, faisant état d'arrangements entre le procureur et le juge chargés de l'affaire.
Le procureur y reconnaît avoir interféré dans le dossier. Mais il s'est depuis rétracté, et le juge est, lui, décédé.