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Copenhague: les chefs d'Etat sont inquiets

"On court à la catastrophe", a lancé Nicolas Sarkozy à la tribune à Copenhague.
"On court à la catastrophe", a lancé Nicolas Sarkozy à la tribune à Copenhague.
La crainte d'un échec des négociations sur le changement climatique à Copenhague a inspiré de nombreux cris d'alarme à la veille du sommet de clôture des chefs d'Etat et de gouvernement, Washington assurant même préférer une issue négative à un mauvais accord.

"Revenir avec un accord vide de sens serait bien pire que
revenir les mains vides", a lancé le porte-parole de Barack Obama,
alors que le président américain doit rejoindre vendredi au
Danemark près de 120 chefs d'Etat et de gouvernement afin d'adopter
un accord limitant la hausse de la température moyenne de la
planète à 2 degrés.



"On court à la catastrophe," a lancé à la tribune le président
français Nicolas Sarkozy. "Il reste moins de 24 heures, si on
continue comme ça, c'est l'échec", a-t-il averti, appelant à
"changer de braquet" pour "trouver un texte de compromis".

"Mettre la nuit à profit"

"Nous ne devrions pas nous attarder
sur ce qui nous divise mais rapprocher nos points de vue sinon nous
allons être confrontés à l'échec", a encore averti le vice-ministre
chinois des Affaires étrangères, He Yafei, assurant que "ce n'est
pas ce que souhaite" Pékin.



Malgré ces propos pessimistes, Nicolas Sarkozy a ajouté qu'il
voulait "mettre à profit" la nuit de jeudi à vendredi à Copenhague
pour préparer un accord sur le changement climatique au niveau des
chefs d'Etat. "Nous voulons préparer les bases d'un document qui,
nous l'espérons, pourra être adopté demain" vendredi, a déclaré M.
Sarkozy.

Berne pourrait débloquer 50 millions

Quant à la Suisse, elle pourrait débloquer 50 millions de francs
par an pour participer au financement de la lutte contre le
changement climatique dans les pays en développement, a déclaré
jeudi à Copenhague le conseiller fédéral Moritz Leuenberger. Ce
montant pourrait s'ajouter aux 80 millions déjà versés par la
Suisse, si un accord est trouvé à Copenhague.



Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger s'est joint jeudi à
quelque 119 autres chefs d'Etat et de gouvernement ou
vice-présidents.

Le plus grand drapeau suisse

Du côté des
associations, le drapeau suisse de l'Alliance pour le climat a été
déployé jeudi devant le centre de conférences de Copenhague. A une
cinquantaine de mètres de l'entrée, il recouvre le sol enneigé,
muni de ses dix mille signatures et messages de la population
suisse, recueillis depuis le mois de juillet.

"La délégation suisse à Copenhague doit s'engager pour la
protection du climat et une réduction des émissions de 40% d'ici
2020", explique la porte-parole de l'Alliance (52 ONG suisses)
Ulrike Saul dans un froid glacial, devant le drapeau de 40 mètres
sur 40, le plus grand drapeau suisse existant.

Jour J-1

Les travaux ont formellement repris en début d'après-midi sur
deux textes, portant sur les engagements à venir au titre de la
Convention climat de l'ONU et sur l'ouverture d'une deuxième phase
du protocole de Kyoto, à partir de 2013.



Pour la journée cruciale de vendredi, un "nombre limité de chefs
d'Etat représentant tous les groupes et toutes les régions du
monde" se réunira dans la matinée autour du secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-moon, selon le programme officiel. Puis, à partir de
14H00 GMT, les dirigeants entreront en session plénière pour
l'adoption des conclusions de Copenhague.



ats/ant

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Les positions des différents participants

Depuis dix jours les pourparlers coincent sur la répartition des efforts, tant financiers qu'en termes d'engagements sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre. L'affrontement oppose notamment les Etats-Unis et la Chine, tandis que les pays en développement soupçonnent en permanence les "grands" de vouloir les marginaliser.

Se disant "préoccupée par l'absence de progrès", l'Union européenne a semblé renvoyer les deux plus grands pollueurs de la planète dos-à-dos en appelant chacun à aller "de toute urgence jusqu'à l'extrême limite de leur flexibilité". Et Bruxelles, comme le président français, a demandé une réunion extraordinaire jeudi soir, qui fait craindre à l'ONU de nouveaux incidents avec les pays qui ne seraient pas conviés.

A peine arrivée jeudi matin à Copenhague, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait réitéré la position américaine, exigeant des grands pays en développement des engagements vérifiables en matière de réduction d'émissions.

De leur côté, ces pays insistent sur des engagements permettant de préserver leur croissance économique. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a rappelé que l'Inde n'acceptera pas un traité qui l'empêcherait de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, arrivé mercredi, a lui insisté sur "la sincérité" de son pays.

Greenpeace s'invite au dîner de la reine

Deux militants de Greenpeace en tenue de soirée ont réussi à pénétrer dans le hall du palais de Christiansborg alors que les chefs d'Etat participant au sommet climat de Copenhague arrivaient pour un dîner de gala organisé par la reine Margrethe II de Danemark.

Les militants ont brandi devant les photographes et les caméras de télévision des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Politicians talk- Leaders act" (les politiciens parlent - les leaders agissent).

Ils ont été rapidement arrêtés par les services de sécurité. Ils sont entrés au palais sans être contrôlés vers 20h15 (19h15 GMT), avec les premiers invités, moins d'une heure avant le début du dîner.

Ils n'ont jamais pénétré dans la salle du dîner. Leur convoi de trois véhicules était arrivé juste devant celui de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, selon un communiqué de Greenpeace.