Les conservateurs de l'ÖVP obtiendraient 37,2% des voix, améliorant son score de 2017 de presque 6 points. L'extrême droite FPÖ, créditée de 16% des voix, perdrait dix points par rapport au scrutin précédent tandis que le parti social-démocrate SPÖ arriverait en deuxième position avec 22% des voix (-4 points).
Dans une campagne où les enjeux climatiques ont remplacé la question migratoire qui avait dominé les législatives de 2017, les Verts enregistrent une progression fulgurante: sortis du parlement avec moins de 4% des voix il y a deux ans, ils y font leur retour, avec entre 13 et 14% des suffrages selon les projections.
En quête d'alliés
L'ex-chancelier Kurz s'expose maintenant à des négociations ardues dans sa quête d'alliés pour gouverner. Selon les projections, Sebastian Kurz aurait la possibilité arithmétique de former une coalition avec les sociaux-démocrates, avec l'extrême droite ou les Verts, trois options qui s'annoncent périlleuses pour le jeune dirigeant qui a promis aux Autrichiens le retour de la stabilité.
Tout au long de la campagne électorale, l'ex-chancelier s'est gardé d'exprimer sa préférence pour conserver le maximum de marge de manoeuvre.
Alliance avec la gauche?
Plusieurs figures influentes de l'ÖVP font pression en coulisse pour qu'il étudie sérieusement un retour à la sage alliance avec la gauche, une formule ayant gouverné l'Autriche durant 44 ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mais l'ex-chancelier sait qu'il perdrait en popularité chez des électeurs qui ne veulent plus entendre parler de ce "vieux couple" usé par les désaccords et les inimitiés personnelles.
ats/ani/nr
Le scandale de l'Ibizagate
La coalition ÖVP-FPÖ a volé en éclats après la diffusion le 17 mai d'une vidéo piège tournée en 2017 sur l'île espagnole d'Ibiza, dans laquelle on voit Heinz-Christian Strache se montrant prêt à offrir à une fausse nièce d'un oligarque russe d'importants marchés publics en échange de financements illégaux.
La chute de celui qui dirigeait le FPÖ depuis quatorze ans et occupait le poste de vice-chancelier dans la coalition formée en 2017 avec la droite a été suivie du limogeage par Sebastian Kurz du ministre de l'Intérieur d'extrême droite, affaibli par de multiples dérapages.
En représailles, les autres ministres FPÖ ont quitté le gouvernement, laissant le parti conservateur seul à la barre, jusqu'aux élections législatives anticipées, dimanche.