C'est avec soulagement que les bureaux de vote ont fermé leurs portes samedi soir. Les talibans avaient multiplié les avertissements aux quelque 9,6 millions d'électeurs pour les dissuader d'aller voter, en expliquant que leurs moudjahidines viseraient "les bureaux et les centres (de vote) accueillant ce spectacle". Des tirs de roquette dans différentes provinces ont tué au moins cinq personnes, un bilan qui reste inférieur aux 60 morts lors des législatives de 2018.
La campagne électorale a démarré fin juillet par un attentat qui a fait 20 morts. Plus de cent autres personnes ont péri dans des attaques revendiquées par les talibans depuis.
Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah favoris
L'élection, à deux tours, rassemble 18 candidats à un mandat de cinq ans. Elle oppose deux favoris, l'actuel chef de l'Etat Ashraf Ghani et son chef de l'exécutif Abdullah Abdullah. Les résultats préliminaires sont attendus pour le 17 octobre, avant de connaître l'issue définitive le 7 novembre.
Le futur chef de l'Etat prendra la tête d'un pays en guerre, où 55% de la population vivait avec moins de deux dollars par jour en 2017, et où le conflit avec les insurgés a tué plus de 1300 civils au premier semestre 2019, selon l'ONU. L'élection se tient alors que les pourparlers entre Américains et talibans sur un retrait des troupes américaines sont au point mort, rendant toujours aussi lointaine la perspective d'un dialogue entre gouvernement et insurgés pour arriver à la paix.
ats/ani