La fermeture des deux réacteurs de la centrale, située dans le département du Haut-Rhin non loin de la frontière suisse, avait été précédemment annoncée pour respectivement mars 2020 et pour l'été 2020.
EDF sera indemnisée par l'Etat à hauteur de 400 millions d'euros pour la fermeture anticipée de cette centrale, des versements supplémentaires pouvant également intervenir ultérieurement.
Réduire la part du nucléaire de 75% à 50%
Cette décision s'inscrit dans le cadre du projet du gouvernement de réduire la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité du pays d'ici 2035. Pour atteindre cet objectif, 14 des 58 réacteurs du parc actuel seront arrêtés d'ici à cette date, dont les deux unités de Fessenheim.
Deux réacteurs seront arrêtés en 2027-2028 mais deux pourraient également l'être dès 2025-2026 si les voisins européens de la France accélèrent leur transition énergétique, pour un total de quatre à six unités fermées avant 2030.
Un audit
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué dimanche qu'il disposerait le 31 octobre du résultat d'un audit qu'il avait commandé sur la situation de la filière nucléaire, qui a fait l'objet de nombreux dysfonctionnements au cours des dernières années.
L'Etat envisage de regrouper les activités nucléaires d'EDF au sein d'une entité 100% publique et de placer dans une société distincte, dont le capital pourrait être ouvert ultérieurement, les activités d'énergies nouvelles, les réseaux et les services énergétiques.
agences/jvia
400 millions d'euros de l'Etat
EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'Etat français pour la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim l'an prochain. S'y ajouteront des sommes variables représentant son manque à gagner, a annoncé lundi l'entreprise électrique.
EDF explique avoir signé avec l'Etat le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée. Il se traduira par un versement proche de 400 millions d'euros sur les quatre ans suivant l'arrêt de la centrale pour les dépenses liées à sa fermeture.
L'Etat versera ensuite des sommes "correspondant à l'éventuel manque à gagner", c'est-à-dire les bénéfices qu'auraient apportés les volumes de production jusqu'en 2041. Cette date correspond à ce qui aurait été la sixième visite décennale de l'installation.