Une portion d'environ 1,2 kilomètre de ce viaduc enjambant la cité portuaire s'était effondrée le 14 août 2018 pour une raison encore indéterminée. Deux enquêtes sur la tragédie se poursuivent mais, selon le Mouvement 5 Etoiles (M5S) membre de l'alliance au pouvoir, la catastrophe serait due à des négligences dans la maintenance du pont commises par son gestionnaire, une filiale du groupe Atlantia (famille Benetton), premier concessionnaire autoroutier d'Italie.
En parallèle, "une procédure est en cours pour rendre caduque la concession", a confirmé le premier ministre Giuseppe Conte, venu pour la pose de la première portion du nouveau pont. Des propos qui ont fait chuter en bourse le titre Atlantia (jusqu'à -3,5% en cours de séance). C'est au son des sirènes qu'ont débuté à 10h11 les opérations, lorsque deux grues géantes ont déposé une plateforme de 550 tonnes sur les nouvelles piles 5 et 6 du pont.
Une fois achevé, l'ouvrage d'art mesurera 1067 mètres de long.
Une cité qui renaît
"Gênes est le symbole d'une renaissance. (...). Cette renaissance est en train de se concrétiser grâce à l'esprit d'équipe entre public et privé qui peut offrir de grandes choses au pays", a déclaré le chef du gouvernement. La construction du nouveau viaduc, dont l'achèvement est prévu d'ici fin 2019 pour une entrée en service en avril 2020, a été confiée au consortium "PerGenova" ("Pour Gênes"), alliance du numéro un italien de BTP, Salini Impregilo, et de la filiale ingénierie du groupe naval Fincantieri.
Blanc et profilé, il aura la forme de la carène d'un bateau et sera surmonté de 43 antennes lumineuses, soit le nombre de personnes décédées - dont trois enfants - dans la catastrophe du pont Morandi.
ats/ther