Ce texte "nous rapproche de la fin d'une bataille de près d'un
siècle pour réformer le système de santé américain", a poursuivi le
président. La réforme, sur laquelle plusieurs générations d'hommes
politiques depuis le président Theodore Roosevelt (1901-1909) ont
planché sans pouvoir la concrétiser, devrait marquer la présidence
de Barack Obama.
"C'est une victoire pour les Américains. Ceux qui ont la chance
d'avoir une couverture santé vont la garder et ceux qui n'en ont
pas pourront en avoir une", a résumé le chef de la majorité
démocrate, Harry Reid.
Le projet de loi de la Chambre haute vise à fournir une couverture
à 31 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Au total,
avec ce texte, 94% des Américains de moins de 65 ans seraient
couverts. Les personnes plus âgées bénéficient déjà d'une
couverture fournie par l'Etat fédéral: le Medicare.
Promulguée fin janvier?
Les sénateurs ont approuvé le texte par 60 voix contre 39, soit
sans aucune voix de l'opposition républicaine. Ce seuil de 60 voix
sur 100 était crucial pour éviter une obstruction de la minorité.
Mais le débat au Congrès ne s'arrête pas là. Le texte devra être
fusionné avec celui déjà voté à la Chambre des représentants le 7
novembre. Une version définitive devra ensuite être envoyée au
président Obama pour une promulgation, espérée fin janvier.
Dans l'avion
transportant Barack Obama jeudi sur son lieu de vacances à Hawaii,
un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton, a affirmé que
les deux textes étaient "à 95% semblables". "Nous allons travailler
activement à réduire le reste des disparités pour faire en sorte
que la loi soit votée et signée" par le président, a-t-il
dit.
L'enjeu des discussions de janvier sera de conserver un équilibre
dans la majorité entre la gauche et les démocrates modérés,
notamment à la Chambre où le texte a été adopté de justesse par 220
voix contre 215.
Pas de caisse maladie publique
"Nous aurons bientôt un projet de loi final fondé sur les
principes essentiels de la réforme", s'est félicitée la présidente
de la Chambre, Nancy Pelosi. Mais le projet de loi du Sénat,
contrairement à celui de la Chambre, ne prévoit pas la création
d'une caisse d'assurance maladie gérée par l'Etat qui aurait été
mise en concurrence avec les assureurs privés, une disposition
surnommée "option publique".
Ce sujet fera partie des principaux points d'achoppement dans les
discussions entre les deux chambres. Sans attendre, le syndicat
AFL-CIO a dénoncé un texte qui n'est pas selon lui "à la hauteur du
besoin de réforme" de l'assurance maladie. L'utilisation de fonds
publics pour l'avortement fera également l'objet de querelles car
les deux chambres ont une approche différente de la question.
Ce sujet suscite les critiques des associations féministes, qui
estiment que le Congrès revient sur le droit à l'avortement. Pour
obtenir le soutien de démocrates anti-IVG, les représentants ont en
effet adopté un amendement qui interdit l'utilisation de fonds
publics pour couvrir une IVG.
afp/mej
Une dette de 12'000 milliards de dollars
Le Sénat des Etats-Unis a adopté jeudi un relèvement du plafond de la dette du pays de 290 milliards de dollars, afin de permettre au gouvernement américain de ne pas se heurter à des limitations dans son financement.
La mesure, déjà adoptée la semaine dernière par la Chambre des représentants, fait passer le plafond de la dette de 12'104 à 12'394 milliards de dollars. Elle a été approuvée par 60 voix contre 39. Aucun républicain n'a voté pour cette mesure.
L'opposition considère que la majorité démocrate dépense trop dans diverses mesures destinées notamment à relancer l'économie. La dette publique américaine a atteint mi-novembre, pour la première fois de son histoire, les 12'000 milliards de dollars et approchait rapidement de la limite de 12'104 milliards autorisés par le Congrès (soit plus de 80% du PIB américain de 2008).
La dette américaine ne cesse de croître et devrait encore continuer de monter. Elle a dépassé le seuil symbolique des 10'000 milliards de dollars en septembre 2008. La limite avait déjà été remontée en février lors du vote du plan de relance économique de 787 milliards de dollars.
Des vacances au chaud pour le président
Le président américain Barack Obama et sa famille ont quitté jeudi matin la Maison Blanche pour Hawaii, dans le Pacifique, où ils vont passer les fêtes de fin d'année, a constaté un photographe de l'AFP.
La météo nationale prévoyait à Hawaii une température de 27 degrés jeudi après-midi, contre -5 degrés en matinée à Washington, encore recouverte de la neige tombée en abondance le week-end dernier.
Les vacances de Noël à Hawaii sont une tradition pour la famille Obama. Le président est né en 1961 dans l'archipel, le 50e Etat à avoir rejoint les Etats-Unis, et y a passé une grande partie de sa jeunesse.