Militants des droits des homosexuels, Jose Mario Di Bello et
Alex Freyre se sont rendus jusqu'à Ushuaïa, la capitale de l'Etat
de la Terre de feu, pour trouver des responsables publics prêts à
les unir. "J'avais les genoux qui tremblaient" a déclaré Jose à
l'issue de la cérémonie.
"Aujourd'hui nous nous sommes mariés à Ushuaïa et nous réalisons
un rêve. Nous sommes extrêmement émus et heureux de ce que cela
veut dire pour les gays et les lesbiennes d'Argentine", a renchéri
Alex.
Une déception en décembre
Persévérants, Alex Freyre (39 ans) et Jose Mario Di Bello (41
ans) avaient déjà essayé de se marier le 1er décembre. Ils y
avaient été autorisés par une juge de Buenos Aires, mais une
décision judiciaire contraire avait empêché leur union au tout
dernier moment.
Ces derniers temps, le couple militant se trouvait en Terre de
feu, la province où se situe Ushuaïa, pour des raisons
professionnelles, quand il a de nouveau cherché à prendre date pour
se marier.
L'officier d'état civil d'Ushuaïa a refusé dans un premier temps,
mais le gouverneur de la province, une jeune femme politique de
centre-gauche, a ensuite donné son feu vert à la cérémonie.
"Nous savions que le gouverneur était une personne qui soutenait
cette cause", a dit Jose Mario Di Bello. Pour lui, son mariage "est
un pas en avant vers l'égalité juridique de tous et de toutes".
Changement législatif en vue
En ce qui concerne l'Argentine, à partir de maintenant, "nous
croyons qu'à Ushuaïa davantage de couples homosexuels pourront se
marier", a déclaré Jose Mario Di Bello, porteur du virus du sida,
comme son compagnon.
Les mariages auront bientôt lieu dans d'autres provinces
d'Argentine, espère la Fédération des Lesbiennes, gays, bisexuels
et Trans, qui vient de déposer 50 recours judiciaires en ce sens
dans la capitale et les différentes provinces du pays.
L'organisation compte aussi sur le Parlement, appelé à examiner en
2010 une réforme du Code civil qui permettrait ces unions. "Il
existe un consensus suffisant pour examiner la loi au début de
l'année qui vient. Les comptes des votes disent que nous avons une
majorité suffisante pour l'examiner et l'approuver en 2010", estime
la Fédération.
Tout ce qu'ont à faire les parlementaires c'est de changer la
formule figurant dans le Code civil, "mari et femme" par un terme
plus neutre comme "contractant" ou "conjoint".
agences/boi
De plus en plus de droits
En Amérique latine, la plus grande région catholique du monde, réputée pour son machisme, les droits des homosexuels avaient déjà progressé ces dernières semaines.
Le mariage gay vient d'être légalisé à Mexico, suscitant de vives critiques de l'église qui juge "immorales" ces unions.
Les députés de l'Assemblée du District fédéral mexicain, la capitale du Mexique, ont modifié le 21 décembre l'article du code civil qui spécifiait que "le mariage est l'union librement consentie entre un homme et une femme".
Un mariage entre deux homosexuels n'a cependant pas encore été célébré au Mexique.
D'autres villes et pays autorisent les unions civiles homosexuelles et non le mariage, comme l'Uruguay, la Colombie ou la ville de Buenos Aires.
L'adoption, encore plus controversée que les unions civiles ou le mariage, est reconnue en Uruguay et à Mexico.