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La Serbie officiellement candidate à l'UE

Boris Tadic, président serbe, et Fredrik Reinfeldt, Premier ministre suédois.
Boris Tadic, président serbe, et Fredrik Reinfeldt, Premier ministre suédois.
Le président serbe Boris Tadic a déposé officiellement mardi à Stockholm la candidature d'adhésion de son pays à l'UE mais l'ex-république yougoslave, longtemps au ban du processus d'intégration européen, doit encore lever de nombreux obstacles.

Vers 14h55 (13h55 GMT), Boris Tadic a effectué un premier pas
symbolique sur la route de son "objectif stratégique" en remettant
la candidature de la Serbie au Premier ministre suédois Fredrik
Reinfeldt, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne
jusqu'au 31 décembre.

Un gouvernement très déterminé

"Nous en sommes à dix années de vie démocratique, 10 ans après
la fin de la guerre, 10 ans après la fin de notre isolation. Durant
ces 10 années, notre principal objectif a été d'intégrer la Serbie
à l'Union européenne", a déclaré Boris Tadic en référence aux
années qui ont suivi la chute de Slobodan Milosevic. Fredrik
Reinfeldt a salué un "geste historique" de la Serbie qui reflète
"la forte détermination de son gouvernement".



Mardi, Boris Tadic a réitéré la position serbe: "la Serbie doit
devenir un pilier de la stabilité dans la région. Pour cela, nous
devons surmonter des défis, mais cela ne veut pas dire que nous
reconnaîtrons l'indépendance du Kosovo". Il a toutefois souligné
que son pays avait beaucoup évolué ces dernières années et que
Belgrade comptait trouver, sur le sujet du Kosovo, un accord dans
l'intérêt de tous.



"On ne peut pas comparer la Serbie d'aujourd'hui avec celle des
années 90. Nous défendons notre intérêt national légitime, mais
nous le faisons en employant exclusivement des instruments
diplomatiques et légaux. La Serbie est un pôle de stabilité dans
les Balkans", a affirmé le président serbe.

Des délais plutôt flous

Sur les délais d'adhésion, messieurs Tadic et Reinfeldt, ainsi
que le Commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn, se sont
accordés pour dire que tout dépendait des efforts serbes. "Il n'y a
pas de délais, tout dépend des efforts de la Serbie", a affirmé
Fredrik Reinfeldt. Olli Rehn a estimé que la procédure pouvait
aboutir "dans les dix ans" qui viennent, à condition que "la Serbie
poursuive ses réformes sur le rythme actuel".



Le président Tadic s'est voulu plus optimiste en assurant que "le
Jour J était fixé en 2014". "Il n'est pas certain que nous y
parviendrons, mais c'est pour nous un objectif. Si nous travaillons
très dur, nous pouvons créer une surprise positive", a conclu Boris
Tadic.



afp/mej

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De nombreux défis à relever avant d'adhérer

Pour la Serbie, un long processus va maintenant se mettre en place, car l'éventuelle adhésion ne devrait pas intervenir avant 2014, voire 2018, compte tenu du travail à faire dans ce pays de 7,5 millions d'habitants.

Belgrade doit "terminer les réformes, trouver les criminels de guerre (...), assurer la démocratie et l'économie de marché" sur son territoire, a énuméré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt.

Sans parler du Kosovo, dont 22 des 27 pays membres de l'UE ont reconnu l'indépendance, déclarée unilatéralement en février 2008 par Pristina, et à laquelle Belgrade avec l'appui de Moscou s'oppose, considérant ce territoire comme sa province méridionale.

Concernant la capture de l'ancien chef militaire des Serbes en Bosnie, Ratko Mladic, et de l'ancien responsable des Serbes de Croatie, Goran Hadzic, le chef de l'Etat serbe a assuré que cette question était la première qui l'accaparait en débutant sa journée.