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Iran: une fête de l'Achoura sous haute tension

Une foule compacte à Téhéran pour célébrer l'Achoura. [IRIB]
Une foule compacte à Téhéran pour célébrer l'Achoura. [IRIB]
La police est intervenue samedi à Téhéran contre des manifestations hostiles au président Mahmoud Ahmadinejad. La population était dans la rue pour commémorer Tassoua et l'Achoura, deux importantes journées de deuil religieux pour les chiites.

La police a dispersé à coups de matraques plusieurs centaines de
personnes qui tentaient de se rassembler place Enghelab, au coeur
de la capitale, et a procédé à plusieurs arrestations.

Les manifestants criaient
notamment "mort au dictateur", surnom donné par les manifestants
anti-gouvernementaux à Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection
contestée en juin et la répression sévère des manifestations qui
ont suivi le scrutin.

Affrontements sporadiques

Des automobilistes manifestaient leur soutien en klaxonnant
lorsque les forces de l'ordre, à pied ou à moto, s'en prenaient à
des manifestants. Non loin, d'autres rassemblements de petits
groupes d'opposants criant des slogans hostiles au président ont eu
lieu à proximité de l'université de Téhéran. Au moins deux
manifestants ont été arrêtés par la police.



Selon le site d'opposition Rahesabz, d'autres affrontements
sporadiques de ce type ont opposé police et manifestants en
plusieurs endroits de la capitale. En milieu de journée, le calme
semblait revenu dans le centre de Téhéran.



A la faveur de Tassoua et de l'Achoura, l'opposition avait appelé
à des rassemblements sur l'avenue Enghelab, traversant la capitale
d'est en ouest, théâtre en juin de grandes manifestations après
l'élection. L'adjoint du chef de la police iranienne avait averti
mercredi que les forces de l'ordre agiraient "sévèrement" contre
tout "rassemblement illégal".

Climat de tension

Comme chaque année, des centaines de cortèges et de
rassemblements dans les mosquées ou les rues de Téhéran, pavoisées
de noir, ont réuni des dizaines de milliers de fidèles, venus
communier dans le souvenir de l'imam Hossein. Le martyre de ce
petit-fils du prophète, troisième imam chiite tué lors à la
bataille de Kerbala par le calife Yazid, est un des mythes
fondateurs de l'islam chiite.



L'Achoura intervient cette année dans un climat de tension
politique, exacerbée par le décès, le 19 décembre, du Grand
ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri. Ses funérailles qui ont
attiré des dizaines de milliers de fidèles, se sont transformées en
défilé de l'opposition, une manifestation qui a été violemment
réprimée.



afp/dk

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Les pèlerins affluent à Kerbala, en Irak

Des centaines de milliers de pèlerins chiites, bravant la crainte d'attentats par des extrémistes sunnites, affluaient samedi vers la ville sainte de Kerbala, au sud de Bagdad, pour commémorer le deuil de l'Achoura. "Nous attendons 1,5 million de personnes ce soir et les hôtels sont pleins", a déclaré le gouverneur de Kerbala, Amal Eddine al-Her

Pour protéger ces fidèles, dont 60'000 étrangers venus du Pakistan, des pays du Golfe et d'Iran, et vérifier qu'ils ne sont pas porteurs du virus de la grippe H1N1, près de 25'000 policiers et soldats sont déployés ce week-end à Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad, a affirmé le chef de la police de la ville.

Au bruit des tambourins, la foule se flagelle en signe de repentance pour ne pas avoir prêté main forte à Hussein, petit-fils de Mahomet et fils d'Ali, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid lors d'une bataille dans le désert de Kerbala.

En mars 2004, lors de l'Achoura, des attentats quasi simultanés avaient tué 170 personnes et blessé 465 autres dans une mosquée chiite de Bagdad et à Kerbala. Depuis mardi, au moins 30 personnes - dont sept samedi - ont été tuées et plus d'une centaine ont été blessées dans des attaques contre des cortèges préparatoires à l'Achoura.