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Couvre-feu décrété à Bagdad après des manifestations meurtrières

Des manifestants dans les rues de Bagdad, le 2 octobre 2019. [Reuters - Khalid al-Mousily]
Couvre-feu décrété à Bagdad après des manifestations meurtrières / Le Journal horaire / 29 sec. / le 3 octobre 2019
Un couvre-feu a été décrété à Bagdad dans la nuit de mercredi à jeudi "jusqu'à nouvel ordre" après après deux journées de contestation qui ont fait 18 morts en Irak, selon un dernier bilan.

La capitale irakienne, la deuxième la plus peuplée du monde arabe, est sous haute tension jeudi: un couvre-feu interdit tout mouvement de véhicule ou de personne, la journée a été déclarée chômée pour les fonctionnaires et le turbulent leader chiite Moqtada Sadr a appelé ses très nombreux partisans à rejoindre les manifestants pour des "sit-in pacifiques".

Ce troisième jour de mobilisation, aux revendications allant de la dénonciation des politiciens corrompus à la lutte contre le chômage et à l'établissement de services publics fonctionnels, sera un véritable test pour le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi, qui doit souffler sa première bougie à la fin du mois.

Fermeté gouvernementale

Jusqu'ici, les autorités, qui dénoncent des "saboteurs" parmi les manifestants, ont fait le choix de la fermeté, avec des forces de l'ordre qui ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestants à Bagdad, ainsi que dans le sud, à Nassiriya et dans la ville sainte chiite de Najaf.

Le bilan a atteint jeudi dans la journée 18 morts, dont un policier, à Bagdad, Nassiriya et Amara. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées depuis le début des troubles.

Zone verte bouclée

Manifestants et policiers s'opposaient principalement aux abords de l'emblématique place Tahrir à Bagdad, point de rendez-vous traditionnel des manifestants séparé de l'ultrasensible Zone verte par le pont al-Joumhouriya bouclé par les forces de l'ordre.

Et pour éviter un déferlement de protestataires dans la Zone verte, où siègent les plus hautes institutions irakiennes et l'ambassade américaine, les autorités ont fermé ce secteur, rouvert à la circulation en juin après des années d'interdiction.

afp/nr

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Une économie au point mort

Les manifestations contre le pouvoir ne sont pas rares en Irak mais depuis l'arrivée du gouvernement d'Abdel Mahdi, le 25 octobre 2018, aucune d'apparence spontanée n'avait connu une telle ampleur.

Meurtri par de nombreux conflits ces dernières décennies, l'Irak est sorti fin 2017 de sa guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avec une économie exsangue et un chômage de 25% parmi les jeunes.