Arrivé au pouvoir fin juillet avec la promesse de sortir coûte que coûte son pays de l'Union européenne, le chef du gouvernement conservateur a présenté ce qu'il voit comme un "compromis raisonnable" dans une lettre au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Ce dernier a relevé des "avancées positives", mais aussi des "points problématiques" dans ce plan. Le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a lui aussi souligné des "progrès", mais estimé que "il reste encore beaucoup de travail à faire".
Ce plan permet selon Boris Johnson de régler le casse-tête de la frontière irlandaise, sur lequel butent toujours les négociations du Brexit à moins d'un mois de sa date prévue, plus de trois ans après la victoire du "Leave" au référendum.
Irlande du Nord au coeur du problème
Ce plan maintiendrait l'Irlande du Nord à terme dans la même zone douanière que le reste du Royaume, sans pour autant prévoir les contrôles douaniers physiques à la frontière entre la province britannique et la République d'Irlande, membre de l'Union européenne, vus comme menaçant les accords de paix de 1998.
Les modalités techniques restent floues et Boris Johnson n'a pas caché qu'il faudrait être "créatif" en termes de contrôles douaniers.
Boris Johnson a souligné que cette solution rendait à Londres le contrôle "total" sur sa politique commerciale, contrairement au décrié "backstop" ("filet de sécurité") du précédent projet d'accord, rejeté trois fois par le Parlement. Il prévoyait à défaut d'une autre solution le maintien du Royaume-Uni tout entier dans une union douanière avec l'UE.
Doutes à Bruxelles
"Ces propositions de dernière minute du gouvernement britannique du 2 octobre, dans leur forme actuelle, ne constituent pas la base d'un accord auquel le Parlement européen pourrait donner son accord", a annoncé l'eurodéputé liberal Belge Guy Verhofstadt, président du "comité de pilotage du Brexit". Le Parlement européen doit donner son aval à tout accord pour le Brexit.
Dans son discours de clôture du congrès de son parti conservateur à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre), Boris Johnson a averti qu'en cas de rejet de son plan, le Royaume-Uni sortirait de l'UE le 31 octobre "quoi qu'il arrive", assurant que le pays est "prêt" à un "no deal".
afp/nr