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Iran: un 31e anniversaire sous haute tension

Foule immense et très encadrée dans les rues de Téhéran.
Foule immense et très encadrée dans les rues de Téhéran.
Les principaux chefs de l'opposition ont été empêchés de manifester jeudi à l'occasion du 31e anniversaire de la République islamique. Les célébrations ont rassemblé des centaines de milliers d'Iraniens à Téhéran, où le président Mahmoud Ahmadinejad a encore défié l'Occident sur le nucléaire.

Une foule immense s'est rassemblée sur la grande place Azadi
(Liberté) et dans les avenues environnantes du sud-ouest de
Téhéran, agitant des drapeaux iraniens vert, blanc et rouge, et des
pancartes proclamant "Mort à Israël" et "Mort à l'Amérique", selon
les images de la télévision d'Etat.

Des heurts durant les célébrations

Les journalistes étrangers avaient été cantonnés dans une
tribune officielle pour écouter le discours de Mahmoud Ahmadinejad
(lire encadré ci-contre). Les manifestants
scandaient des slogans affirmant leur "soumission" au guide de la
République islamique Ali Khamenei, a indiqué la télévision, en
affirmant que des "millions" d'Iraniens étaient venus à Téhéran et
dans d'autres villes d'Iran "manifester l'unité de la
nation".



Les rassemblements ont donné lieu dans la capitale à plusieurs
affrontements apparemment isolés mais parfois violents entre les
forces de l'ordre massivement déployées et des partisans de
l'opposition qui tentaient de profiter de l'occasion pour
manifester, selon des témoins. Les forces de l'ordre ont procédé à
de nombreuses arrestations, toujours selon ces témoins.

Deux leaders de l'opposition agressés

Deux chefs de l'opposition,
Mohammad Khatami et Mehdi Karoubi, ont été agressés, sans être
blessés, par des hommes en civils dans leur voiture alors qu'ils se
rendaient aux rassemblements officiels, selon le site d'opposition
Rahesabz et le fils de Karoubi. Ce dernier a précisé que plusieurs
gardes de son père avaient été blessés.



L'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi a été empêché lui
aussi de se rendre au rassemblement officiel par les forces de
l'ordre, et sa femme a été agressée et "battue", selon son site
internet Kaleme.org. Le pouvoir avait averti qu'il ne tolérerait
pas de voix discordantes lors des manifestations du 11
février.



En fin d'après-midi, le site Jaras rapportait que des heurts se
poursuivaient dans un quartier de Téhéran appelé Ariashahr, et que
des coups de feu avaient été tirés. Dans le reste du pays, Jaras a
fait état de l'interpellation d'une centaine de jeunes manifestants
à Mashhad, dans le nord-est, et d'une vingtaine à Shiraz, dans le
sud.

Presse étrangère exclue

Des manifestations à répétition de l'opposition depuis la
réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad ont entraîné des
dizaines de morts et des milliers d'arrestations dans tout l'Iran.
Les principaux leaders de l'opposition avaient malgré tout appelé
leurs partisans à participer massivement aux rassemblements
officiels pour faire entendre leur voix.



"Des milliers et des milliers de partisans du mouvement vert
(ndlr: la couleur de l'opposition) sont descendus dans les rues",
arborant des signes verts en protestation, a affirmé le site
Rahesabz. Cette information n'a pas pu être confirmée de source
indépendante, les autorités ayant interdit à la presse étrangère de
couvrir les défilés officiels par crainte de manifestations de
l'opposition.



En réaction, les Etats-Unis ont exprimé leur soutien aux "droits
universels" des manifestants iraniens à pouvoir s'exprimer
librement sans être visés par des violences. L'Union européenne a
proclamé sa solidarité avec ceux qui manifestent en Iran pour la
démocratie et les droits de l'Homme, a dit son chef de la
diplomatie, Catherine Ashton.



agences/cer

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Mahmoud Ahmadinejad défie l'Occident

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défié jeudi l'Occident sur le nucléaire à l'occasion du 31e anniversaire de la République islamique devant des centaines de milliers d'Iraniens rassemblés à Téhéran.

Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que l'Iran était devenu "une nation nucléaire" grâce à sa capacités de produire de l'uranium hautement enrichi. Il a assuré que l'Iran était capable d'enrichir de l'uranium "à plus de 80%" mais qu'"il ne le fera pas car il n'en a pas besoin" affirmant à plusieurs reprises que Téhéran ne souhaitait pas se doter de l'arme atomique.

Dans son discours, le président a également annoncé la production par l'usine de Natanz du "premier chargement" d'uranium enrichi à 20% destiné officiellement au réacteur de recherche médicale de Téhéran. Il a aussi indiqué que l'Iran allait "bientôt tripler sa production" d'uranium enrichi à 3,5%.

La Maison Blanche a de son côté dit douter des affirmations iraniennes assurant que ces dires étaient motivés par la politique et non fondés du point de vue scientifique.

L'Iran, menacé de nouvelles sanctions internationales, a lancé mardi la production d'uranium hautement enrichi malgré les protestations des puissances occidentales qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil.

Qu'est-ce que la révolution islamique?

En 1978, l'Iran est secoué par une violente révolte populaire menée par des étudiants, des chômeurs et des syndicats. Les protestataires s'insurgent contre le pouvoir corrompu du dictateur iranien, le shah Mohammed Reza Pahlavi.

En janvier 1979, la révolte atteint son paroxysme, le shah et son épouse quittent l'Iran. Le vide ainsi créé permet le retour du chef religieux exilé, l'ayatollah Khomeiny.

Une révolution religieuse, mais aussi sociale et politique, se met alors en place, permettant à des orthodoxes musulmans d'instaurer un gouvernement théocratique basé sur l'islam.

L'ayatollah instaure une république islamique, un régime basé sur la charia, la loi du Coran.

Source: radio-canada.ca