Des dizaines de manifestants, certains masqués, ont afflué en matinée dans le centre de Bagdad, où les forces de sécurité ont tiré à hauteur d'homme sur des protestataires, selon des journalistes de l'AFP. Des tirs intenses résonnaient à quelques centaines de mètres de l'emblématique place Tahrir d'où est parti le mouvement.
Privés d'internet depuis mercredi soir pour communiquer ou partager des images de la contestation, les manifestants font face à un imposant cordon de policiers et de militaires déployés sur un rayon de deux à trois kilomètres encerclant la place.
Depuis mardi, jour où a débuté le mouvement à Bagdad, 44 personnes ont été tuées et des centaines blessées selon des responsables à travers le pays, où de nombreuses villes sont sous couvre-feu.
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Mise en garde des religieux chiites
Fait inédit en Irak, le mouvement est né sur les réseaux sociaux, avec des appels à manifester qu'aucun parti politique ou leader religieux n'a revendiqués.
Vendredi, un représentant du grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité chiite du pays, a mis en garde les autorités. "Le gouvernement doit changer sa façon de gérer les problèmes du pays", a lancé Ahmed al-Safi dans une mosquée à Kerbala, au sud de Bagdad. "Il doit "améliorer les services publics, trouver des emplois aux chômeurs, éviter le clientélisme dans le service public et en finir avec les dossiers de corruption", a-t-il ajouté.
Tard dans la nuit, le chef de gouvernement Adel Abdel Mahdi, en poste depuis onze mois, a réclamé du temps pour améliorer les conditions de vie des 40 millions d'Irakiens, sortis il y a moins de deux ans de près de quatre décennies de guerre et en pénurie chronique d'électricité et d'eau potable.
ats/vkiss