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La piste de la radicalisation privilégiée dans l'enquête sur l'attaque à Paris

En France, le parquet antiterroriste reprend l'enquête après le drame à la Préfecture de Paris
En France, le parquet antiterroriste reprend l'enquête après le drame à la Préfecture de Paris / 12h45 / 1 min. / le 5 octobre 2019
La piste de la radicalisation est désormais privilégiée dans l'enquête sur l'attaque à la préfecture de police de Paris. Le parquet national antiterroriste a été saisi vendredi et les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations de l'agent administratif qui a tué quatre fonctionnaires.

L'enquête sur cette attaque au coeur d'un prestigieux service de renseignement a été reprise sous les qualifications d'"assassinat et tentative d'assassinat" en relation "avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a indiqué le parquet antiterroriste.

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Plusieurs éléments recueillis par les enquêteurs ont conduit à accréditer l'hypothèse d'une radicalisation de l'homme qui a semé la mort jeudi au sein de la préfecture de police (PP), qui regroupe plusieurs grandes directions de la police parisienne dans le centre historique de la capitale française.

La proximité de cet informaticien de 45 ans, employé de la Direction du renseignement de la PP converti à l'islam il y a au moins un an et demi, avec des personnes appartenant à la mouvance salafiste intrigue ainsi les enquêteurs, selon des sources concordantes.

Couteau acheté le jour même

Selon des sources proches, l'étude de la téléphonie a par ailleurs mis les enquêteurs sur la piste de la préparation d'un acte violent par cet homme, employé dans un service qui avait notamment pour mission le recueil d'informations sur la radicalisation djihadiste.

Selon des sources concordantes, il a par ailleurs acheté le couteau de cuisine le jour même de l'attaque, accréditant l'hypothèse d'un acte prémédité.

Peu après l'attaque jeudi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait pourtant indiqué que cet employé atteint de surdité, en poste à la PP depuis 2003, "n'avait jamais présenté de difficultés comportementales" ni "le moindre signe d'alerte".

Aucune hypothèse exclue

Lors d'un point-presse vendredi, le préfet de police Didier Lallement avait nuancé en assurant "n'exclure strictement aucune hypothèse" pour expliquer ce périple meurtrier.

Armé d'un couteau de cuisine, l'agresseur a blessé mortellement deux policiers et un agent administratif des services de renseignement de la PP, dans des bureaux au premier étage du bâtiment situé à proximité de la cathédrale Notre-Dame.

Il s'en est ensuite pris, dans un escalier, à deux femmes: l'une policière, l'autre employée aux ressources humaines. La première succombera à ses blessures, tandis que la seconde, conduite à l'hôpital, semblait vendredi tirée d'affaire. Un autre fonctionnaire blessé a lui aussi été conduit l'hôpital, sans pronostic vital engagé.

L'assaillant a ensuite été abattu dans la cour de la préfecture par un policier en poste depuis seulement six jours.

agences/gma

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"Comportement inhabituel"

L'épouse de l'assaillant, dont la garde à vue a été prolongée vendredi, a évoqué devant les enquêteurs le "comportement inhabituel et agité" de son mari la veille de son passage à l'acte, a indiqué une source proche du dossier.

"Cette tragédie est d'autant plus terrible qu'elle a été portée par l'un d'entre nous", a souligné le préfet Lallement, qui a par avance tenté de prévenir toute polémique sur les procédures de contrôle à la préfecture.