L'Irak est le théâtre d'une forte contestation sociale depuis mardi, un mouvement essentiellement né pour la première fois d'appels sur les réseaux sociaux. Des milliers de manifestants descendent dans les rues de Bagdad et dans plusieurs régions du sud du pays à majorité chiite pour dénoncer la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics.
La plupart des manifestants tués l'ont été par balles, selon des sources médicales. 540 personnes ont été arrêtées mais une grande partie ont été libérées. Dans la matinée, les magasins de la capitale ont ouvert après la levée à l'aube du couvre-feu instauré jeudi. Mais internet reste bloqué.
Appels à la démission du gouvernement
Le plus haut dignitaire chiite d'Irak, l'ayatollah Ali al Sistani, a lancé un appel au calme vendredi. Il a également critiqué la classe politique, les parlementaires en particulier, pour leur incapacité à régler les problèmes du pays.
Vendredi, le très influent leader chiite irakien Moqtada Sadr a réclamé la démission du gouvernement d'Adel Abdel Mahdi qui avait appelé les manifestants à la patience. "Pour éviter davantage d'effusion de sang irakien, le gouvernement doit démissionner et des élections anticipées doivent se tenir sous supervision de l'ONU", a dit ce poids lourd de la politique irakienne, dont la coalition a quatre ministres au gouvernement.
Le mouvement de contestation est le premier test pour le gouvernement d'Abdel Mahdi, en place depuis un an dans un pays sorti il y a moins de deux ans de près de quatre décennies de conflits et en pénurie chronique d'électricité et d'eau potable.
ats/ani
"Il faut que cela cesse"
L'ONU a appelé samedi à la fin des violences en Irak.
"Cinq jours de morts et de blessés (...) Il faut que ça cesse (...) Ceux qui sont responsables des violences doivent rendre des comptes", a affirmé sur Twitter Jeanine Hennis-Plasschaert, cheffe de la mission de l'ONU en Irak.