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Après la tuerie de Paris, le ministre de l'Intérieur reconnaît des "failles"

Christophe Castaner e exclu de démissionner après la tuerie à la Pérfecture de Paris. [Keystone - EPA/Ian Langsdon]
Après la tuerie de Paris, le ministre de l'Intérieur ne veut pas démissionner / La Matinale / 1 min. / le 7 octobre 2019
Le ministre français de l'Intérieur a admis dimanche que la tuerie perpétrée au coeur de la préfecture de police de Paris par l'un de ses employés a mis en évidence des "failles" dans le suivi de l'assaillant, proche de l'islam radical, mais a exclu de démissionner.

"Evidemment, il y a eu des failles (...). Evidemment, il y a eu du dysfonctionnement", a estimé Christophe Castaner sur la chaîne TF1 trois jours après l'assassinat de quatre policiers par cet informaticien de 45 ans, en poste dans une unité de renseignement de la préfecture.

Selon les premiers enseignements de l'enquête, désormais aux mains des services antiterroristes, cet homme a pu adhérer à l'islam radical et fréquenter des personnes proches des milieux salafistes alors qu'il était employé dans le prestigieux service de renseignement de la PP.

Christophe Castaner a estimé que le principal "dysfonctionnement" remontait à juillet 2015: l'assaillant, converti à l'islam depuis une dizaine d'années, aurait justifié devant des collègues l'attentat de Charlie Hebdo qui s'était produit quelques mois auparavant.

Pas de démission

Critiqué pour avoir affirmé jeudi, quelques heures après l'attaque, que l'assaillant n'avait "jamais présenté de difficultés comportementales" ni le "moindre signe d'alerte", le ministre a tenté de se justifier dimanche.

"Je suis affirmatif dans le fait qu'aucun signe n'était apparu dans le dossier administratif de l'individu qui laisse penser qu'il puisse être radicalisé. Je vous le redis et je le dis hélas car si un signe était apparu peut-être aurions-nous pu éviter cela", a déclaré Christophe Castaner, appelant à "abandonner le procès politique" instruit, selon lui, par ceux qui réclament sa démission notamment à droite et à l'extrême droite.

"La question de ma démission ne se pose pas", a-t-il encore déclaré.

afp/lan

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Audition à huis clos mardi

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sera auditionné à huis clos mardi par la délégation parlementaire au renseignement sur les "dysfonctionnements" qui ont mené à la tuerie de la préfecture de police de Paris, a annoncé son président Christian Cambon.

"Nous sommes dans les éléments techniques pour savoir où cela a péché", a expliqué Christian Cambon, précisant que la délégation est couverte par le secret-défense et "qu'aucun commentaire ne sera fait par les membres de la délégation sur les réponses" apportées par le ministre.

"On va essayer de trouver quels sont les dysfonctionnements". "Il y a une chaîne de questions intéressantes qui sont: l'habilitation, l'identification des membres qui se sont radicalisés, la sécurité et surtout la question de savoir quels éléments cet agent de maintenance informatique a pu se procurer".

Epouse remise en liberté

L'épouse de l'assaillant, avec qui elle avait échangé 33 SMS le matin du drame, a été remise en liberté dimanche soir sans être poursuivie à ce stade, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette femme de 38 ans avait été arrêtée jeudi quelques heures après l'attaque au couteau perpétrée par son mari.