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Les journalistes français enlevés sont localisés

Les journalistes ont été enlevés dans une région où sont présents les soldats français.
Les journalistes ont été enlevés dans une région où sont présents les soldats français.
Les deux journalistes français enlevés mercredi en Afghanistan ont été localisés, a déclaré vendredi soir Paul Nahon, directeur général adjoint de France Télévisions. "Les gens chargés de les récupérer sont entrés en contact avec ceux qui les ont enlevés", a-t-il ajouté sur France Info.

Les deux journalistes français enlevés mercredi en Afghanistan
"ont été localisés, donc ils sont vivants et bien traités", a
assuré Paul Nahon, également directeur des magazines d'information
de France 3. Il a dit s'appuyer sur les informations recueillies
auprès de l'envoyée spéciale à Kaboul du magazine "Pièces à
conviction", Véronique Veber, pour lequel les deux journalistes
travaillaient aussi.



Paul Nahon a fait part d'un "grand soulagement, parce qu'on était
un petit peu dans le brouillard depuis 48 heures. Donc on a une
preuve de vie, si j'ose dire, et les choses apparemment se sont
bien déroulées". Et de juger cette "nouvelle tout à fait rassurante
et optimiste pour la suite des opérations". L'identité des
journalistes n'a pas été communiquée. Quant au sort des trois
Afghans qui accompagnaient les journalistes, il n'y a aucune
certitude à leur sujet.



L'équipe n'avait plus donné de nouvelles depuis mercredi
après-midi, alors qu'elle se rendait du district de Surobi vers la
capitale, Kaboul. Le rédacteur en chef de "Pièces à conviction"
Lionel de Coninck a précisé qu'au moment de leur disparition, en
compagnie de trois accompagnateurs, ils se trouvaient en voiture
entre Surobi et Tagab. Jusqu'à ici, seul Halim Ayar, porte-parole
du gouverneur de la province de Kapisa (nord-est), avait parlé
d'enlèvement.

Silence du côté de Paris

Un peu plus tôt, le rédacteur en chef de "Pièces à conviction"
avait également indiqué à l'Associated Press que les journalistes
étaient "a priori vivants, en bonne santé et bien traités".



Les autorités françaises refusent elles de confirmer ces
informations. Une cellule de crise a été installée à France-3 et au
ministère des Affaires étrangères. Mais elle ne confirmait pas
vendredi les nouvelles informations sur leur condition. "Aucune
hypothèse ne peut être exclue", avait averti jeudi le Quai d'Orsay,
réclamant de "la discrétion".

Guet-apens

Les deux Français, accompagnés de leur traducteur afghan et le
frère et le cousin du traducteur étaient "sur place depuis un mois
et devait rentrer en France dans les jours qui viennent", selon
Lionel de Coninck. Elle réalisait un grand reportage sur la
reconstruction de la route entre Surobi et Tagab, deux villes
situées à l'est de Kaboul, respectivement à 75km et 50km.



Selon une journaliste française sous couvert de l'anonymat, ils
ont été enlevés par "des talibans qui leur ont tendu un guet-apens"
dans le village d'Omarkheyl, un village situé à une dizaine de km
au sud de Tagab où se trouve la base militaire française la plus
proche.



Arrivés début décembre en Afghanistan, les deux Français avaient
passé plusieurs semaines avec les troupes françaises déployés en
Kapisa, où ils étaient revenus mercredi par leurs propres moyens
pour tourner des séquences supplémentaires.



L'équipe de journalistes s'est rendue dans le village de Surobi
(ou Saroubi) pour rencontrer un contact qui devait leur permettre
d'aller sur la route de Tagab. Mais selon la journaliste française,
"ce contact a prévenu les talibans qui ont tendu un guet-apens à
nos journalistes".



Les deux hommes avaient pris soin d'acheter des habits afghans à
Kaboul pour être plus discrets dans leur déplacement.



ap/bri

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Région instable

Environ 700 soldats des 3300 soldats que la France compte sur le sol afghan sont déployés dans la province montagneuse de Kapisa depuis juin 2008.

La région est instable, très influencée par Hezb-e-Islami, groupe armé rebelle du chef de guerre historique Gulbuddin Hekmatyar, recherché par les Américains mais toujours en fuite, et allié occasionnel des talibans contre les forces américaines et de l'Otan.

Des cas précédents

La plupart des étrangers enlevés en Afghanistan et qui sont restés détenus par leurs ravisseurs dans le pays ont été libérés relativement rapidement, après quelques semaines.

Mais la situation se complique lorsque les ravisseurs donnent ou revendent leur(s) otage(s) à des groupes rebelles qui les emmènent dans les zones tribales, instables, montagneuses et reculées, situées le long de la frontière afghano-pakistanaise, fiefs des talibans et de leurs alliés d'al-Qaïda.

Ce fut le cas d'un journaliste américain du New York Times, David Rohde, kidnappé en novembre 2008 au sud de Kaboul avec un journaliste afghan et un chauffeur.

Les deux journalistes avaient été emmenés dans le Waziristan du Nord, un fief tribal des rebelles au Pakistan, et n'en étaient sortis qu'en juin 2009, plus de six mois après leur enlèvement.