Deux semaines après l'appel plein de colère de Greta Thunberg aux dirigeants de la planète à l'ONU, Exinction Rebellion, mouvement né en 2018 au Royaume-Uni qui prône la désobéissance civile, a promis de semer la pagaille dans les capitales du monde entier, donnant lieu à des actions d'abord en Nouvelle-Zélande et en Australie, puis en Europe.
A Londres, qui s'annonce comme un épicentre de la mobilisation, quelques activistes se sont enchaînés à l'aube à une remorque supportant un faux missile balistique Trident aux abords du ministère de la Défense, pour exhorter le gouvernement à utiliser les fonds publics contre le changement climatique.
Les militants, qui souhaitent bloquer Westminster, où sont concentrés les lieux de pouvoir de la capitale britannique, mènent des actions sur plusieurs sites, dont le pont qui fait face à Big Ben, que la police a fermé à la circulation.
Besoin de "changements radicaux"
"Nous avons besoin de changements radicaux", mais "le gouvernement ne s'occupe que du Brexit", a déclaré Harriet Thody, 53 ans, assise sur la chaussée, recouverte d'un drapeau rose d'Extinction Rebellion. "Stop à la guerre, stop au changement climatique", pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Au mégaphone, l'un des militants a qualifié de "héros" ses camarades, affirmant à la police qu'ils "viennent en paix". Vingt-et-une personnes ont été arrêtées, dont certaines dès ce week-end, selon la police londonienne.
Une "cérémonie d'ouverture" a attiré dimanche soir des centaines de personnes dans le centre de Londres. Les manifestants espèrent bloquer des sites clés, notamment les ponts de Westminster et de Lambeth.
Extinction Rebellion espère rassembler dans la capitale britannique 20'000 à 30'000 personnes sur deux semaines et ainsi réunir cinq fois plus de monde que lors des actions d'avril dernier, où les activistes avaient mené pendant 11 jours des actions perturbant la circulation, donnant lieu à plus de 1100 arrestations.
Rond-point occupé à Berlin
A Berlin, des centaines de manifestants ont investi dès 04h30 la "grande étoile", l'un des principaux ronds-points de la capitale allemande, équipés de sacs de couchage et de couvertures de survie, sous une température avoisinant les 0°C. D'autres actions doivent suivre à Berlin, notamment à la porte de Brandebourg.
A Amsterdam, 50 personnes ont été interpellées après l'occupation d'un pont près du Musée national.
A Paris, des centaines de militants écologistes ont occupé samedi et dimanche, pendant 17 heures, un centre commercial. Pour cette opération, baptisée "Dernière occupation avant la fin du monde", des centaines de manifestants, membres notamment de XR, ont investi un centre commercial qui, avec ses 130 boutiques et restaurants dans le sud-est de Paris, est pour eux un "symbole du capitalisme".
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ats/ebz
"Le temps presse"
Né en 2018 au Royaume-Uni, "XR" met en garde contre une imminente "apocalypse" environnementale. Prônant la désobéissance civile, il s'est étendu grâce aux réseaux sociaux et revendique aujourd'hui 500 groupes dans 72 pays.
"XR" a appelé à des manifestations non violentes au cours des deux prochaines semaines, principalement en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Des événements sont également prévus en Inde, à Buenos Aires et au Cap.