"Churchill était très attiré par le côté romantique de Charles de Gaulle, par cet homme pétri d'histoire. L'ancien Premier ministre anglais pensait que le général serait dépendant de lui... Mais de Gaulle, par la puissance de sa parole, s'est échappé de son emprise. Winston Churchill a créé un monstre, c'était le Frankenstein!", lance Julian Jackson mardi dans La Matinale.
L'historien anglais raconte les premières rencontres entre les deux hommes en pleine guerre mondiale, marquées par une certaine méfiance.
"Charles de Gaulle n'avait jamais mis les pieds en Angleterre avant le début du mois de juin 1940. Il ne voulait pas accepter l'armistice négociée par le maréchal Pétain. Il a demandé à Churchill de pouvoir s'exprimer à la BBC, pour s'adresser aux soldats français. Le Premier ministre a dit oui, il l'a soutenu. Il espérait que le Général soit l'aimant qui amène des personnalités beaucoup plus importantes. Mais personne n'est venu", explique-t-il.
Dernier grand Français?
Dans "De Gaulle, une certaine idée de la France", Julian Jackson montre un général "très pragmatique". "Souvent, on voit de Gaulle comme quelqu'un de très intransigeant, qui ne plie pas. Mon de Gaulle est quelqu'un qui écoute les autres. C'était un chef politique qui était capable de s'adapter", relève l'historien.
Celui-ci s'intéresse avant tout à la face très politique de l'ancien président français, militaire de carrière. "Il a réussi, quasiment sans armée, à maintenir la France au rang de puissance mondiale. Il a fait ça par la force de sa personnalité et par son adresse politique", assure Julian Jackson.
Charles de Gaulle est-il donc le dernier grand Français? "Il y a une grande nostalgie pour lui. Il a laissé un héritage très important: la Ve République. Il a donné une Constitution pour la première fois depuis la Révolution française. Il a marqué les Français. C'était la dernière fois où la France comptait un peu dans le monde", répond l'historien.
gma