"Nous nous attendions à des critiques qui sont bienvenues. Nous
ferons plus tard une évaluation de notre travail avec des experts
extérieurs", a indiqué une porte-parole de l'OMS, Fadela Chaïb,
lors d'un point de presse à Genève.
Cette enquête, dont les résultats seront "rendus publics", sera
menée quand la grippe "sera terminée", a-t-elle précisé. Selon
l'OMS, la pandémie devrait encore durer "plusieurs saisons".
Alors que l'OMS est accusée par certains d'avoir exagéré la menace
de la grippe en la qualifiant de "pandémie" sous la pression des
laboratoires pharmaceutiques, des parlementaires du Conseil de
l'Europe ont réclamé jeudi la création d'une commission d'enquête
pour évaluer "la menace des fausses pandémies pour la santé". Ils
devraient en débattre fin janvier à Strasbourg.
Tirer les leçons
"Il faut qu'on tire les leçons (de la pandémie, ndlr), qu'on
voie ce qu'on a fait bien, ce qu'on n'a pas bien fait, comment on
peut s'améliorer et comment on peut travailler plus rapidement", a
assuré la porte-parole de l'OMS.
"C'est tout à fait normal qu'après avoir travaillé pendant des
mois sur cette pandémie, on se mette ensemble pour en tirer les
leçons pour les prochaines pandémies, mais également pour d'autres
urgences sanitaires", selon Fadela Chaïb.
Elle a rappelé que l'OMS avait appliqué dans sa gestion de la
pandémie, "une stratégie qui a été adoptée par les (193) pays
membres" après la grippe aviaire H5N1. La question doit être
abordée lors d'une réunion de son Conseil exécutif qui se réunit à
partir du 18 janvier à Genève, a-t-elle précisé.
Selon le dernier bilan de l'organisation, la grippe atypique
d'origine porcine, aviaire et humaine (A/H1N1) a fait 12'799 morts
depuis son apparition sur le continent américain en mars
2009.
afp/cab
Nicolas Sarkozy rejette les critiques
Nicolas Sarkozy a pris mardi la défense du gouvernement et de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, jugeant que l'exécutif avait "pris les bonnes décisions" concernant la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 et "n'en a pas trop fait".
Face aux critiques, le gouvernement a "tenu le cap et fait ce qu'il fallait faire pour protéger la population", a estimé le chef de l'Etat lors de ses voeux au monde de la santé à Perpignan.
"On a trop de vaccins? Eh bien on annule les commandes (...), on revend celles qu'il y a en trop", a lancé le président qui dit "assumer" ses choix. "Je préférerai toujours, mes chers compatriotes, être trop prudent pour la santé des autres que pas assez", a encore ajouté Nicolas Sarkozy.
Le président français affirme avoir tiré les leçons des erreurs du passé, citant notamment la canicule de 2003, qui avait valu de vives critiques au ministre de la Santé de l'époque Jean-François Mattei, et le sang contaminé, qui avait abouti à la condamnation d'un autre ministre de la Santé, Edmond Hervé.