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Les raids s'intensifient en Syrie, 100'000 personnes en fuite

En Syrie, des milliers de civils ont déjà été déplacés par les combats entre l'armée turque et les milices kurdes
En Syrie, des milliers de civils ont déjà été déplacés par les combats entre l'armée turque et les milices kurdes / 12h45 / 1 min. / le 11 octobre 2019
Alors que les forces turques ont intensifié vendredi leurs bombardements meurtriers contre des cibles kurdes dans le nord de la Syrie, quelque 100'000 personnes ont déjà fui depuis le début mercredi de l'offensive d'Ankara.

La Turquie a poursuivi vendredi son offensive contre les miliciens kurdes qui tiennent le nord-est de la Syrie en dépit des condamnations internationales et des mises en garde de Washington.

Lancée mercredi dans la foulée de l'annonce d'un retrait américain, l'opération "Source de paix" a jeté sur les routes près de 100'000 personnes qui fuient les combats, dont le bilan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), s'élève à une centaine de morts.

Les combats se concentrent dans une bande de 120 kilomètres, le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie. "Il y a d'intenses combats sur plusieurs fronts, principalement de Tal Abyad à Ras al-Aïn", villes frontalières, entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) - une coalition de combattants arabes et kurdes - et les troupes turques et leurs alliés locaux, selon l'OSDH.

>> Lire notre éclairage : Kurdes de Syrie, pourquoi ils dérangent la Turquie

Menaces de sanctions

De son côté, Donald Trump a autorisé, sans toutefois les activer pour l'instant, des sanctions très fermes contre la Turquie, a déclaré vendredi lors d'une conférence de presse le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin.

La Turquie a immédiatement réagi, affirmant qu'elle "ne stoppera pas" l'opération qu'elle mène en Syrie, a affirmé vendredi le président Recep Tayyip Erdogan, rejetant les "menaces" en ce sens.

L'offensive a suscité un tollé international, plusieurs pays s'inquiétant du sort des civils mais aussi des membres du groupe djihadiste Etat islamique (EI) détenus par les forces kurdes qui contrôlent de vastes régions du nord syrien, et qui pourraient s'enfuir.

Semblant confirmer ces craintes, les autorités kurdes ont affirmé que cinq djihadistes de l'EI s'étaient évadés d'une prison près de la ville à majorité kurde de Qamichli (nord-est) après des raids turcs.

afp/vkiss/lan

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Manifestation des Kurdes de Suisse

Les Kurdes de Suisse ont protesté vendredi contre l'offensive turque dans le nord de la Syrie. Ils étaient environ 1000 à la gare de Berne et de 200 à 250 sur la Place des Nations à Genève. Les protestataires ont demandé à Ignazio Cassis des sanctions contre Ankara.

Le Conseil fédéral devrait lancer des "sanctions économiques et diplomatiques", a affirmé à Keystone-ATS un responsable du Centre société démocratique des Kurdes en Suisse, Ramazan Baytar. La communauté kurde souhaite rencontrer Ignazio Cassis et les parlementaires fédéraux.

L'OTAN appelle au calme

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, en visite en Turquie, a exhorté vendredi Ankara à agir "avec retenue" lors de l'offensive menée contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.

"Bien que la Turquie ait des préoccupations sécuritaires légitimes, nous nous attendons à ce que la Turquie agisse avec retenue", a déclaré Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

"Je lui ai fait part de mes sérieuses préoccupations au sujet de cette opération et sur les risques de davantage de déstabilisation dans la région", a-t-il ajouté.