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Des familles de membres de l'EI se sont échappées d'un camp en Syrie

Les Turcs attaquent l'armée kurde en Syrie
Les Turcs attaquent l'armée kurde en Syrie / 19h30 / 2 min. / le 13 octobre 2019
Les autorités kurdes ont annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de djihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp de déplacés du nord de la Syrie, à proximité de combats entre forces kurdes et proturques.

L'administration semi-autonome a rapporté la fuite de "785" proches de djihadistes, assurant que "le camp d'Aïn Issa était désormais sans gardes". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré que les gardes du camp l'avaient "quitté" et que "des déplacés" fuyaient "au fur et à mesure".

"L'assaut militaire brutal mené par la Turquie et ses mercenaires se déroule désormais à proximité du camp de Aïn Issa, où se trouvent des milliers (de membres) des familles de l'EI", a annoncé dans un communiqué l'administration autonome kurde. "Certaines ont pu prendre la fuite après les bombardements qui ont visé" le camp.

Dimanche, au moins 26 civils ont été tués par des bombardements. En cinq jours, au moins 104 combattants kurdes ainsi qu'une soixantaine de civils ont été tués dans les violences, selon un bilan provisoire. Côté turc, quatre soldats ont été tués depuis le début de l'offensive et 18 civils ont péri dans la chute de roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières turques.

>> Voir aussi l'interview de Sophie Désoulières dans Forum :

L'offensive turque en Syrie pourrait déplacer 400’000 personnes: interview de Sophie Désoulières
L'offensive turque en Syrie pourrait déplacer 400’000 personnes: interview de Sophie Désoulières / Forum / 7 min. / le 13 octobre 2019

Intervention réclamée

S'adressant à l'ONU, mais aussi à la coalition internationale emmenée par Washington mise en place pour lutter contre les djihadistes, les autorités kurdes ont réclamé "une intervention rapide pour empêcher une catastrophe dont les conséquences ne se limiteront pas à la Syrie".

Le chef du Pentagone Mark Esper a en outre annoncé le retrait d'environ 1000 soldats US du nord de la Syrie, sur ordre de Donald Trump. Il a évoqué une "situation intenable" pour des troupes qui "peuvent se retrouver prises en étau" entre Kurdes et Turcs.

Crainte de la résurgence de l'EI

Confrontées depuis mercredi à une offensive lancée par Ankara et ses supplétifs syriens contre leurs régions dans le nord de la Syrie en guerre, les autorités kurdes ont maintes fois mis en garde contre une résurgence de l'EI. Elles ont assuré que le chaos sécuritaire pourrait permettre à l'EI de libérer les milliers de djihadistes et leurs familles qui sont retenus dans des prisons ou des camps de déplacés.

Quelque 12'000 combattants de l'EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2500 à 3000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes, selon leurs statistiques officielles. Les camps de déplacés accueillent quelque 12'000 étrangers, 8000 enfants et 4000 femmes.

>> L'offensive turque ne laisse pas la Suisse indifférente :

"L'offensive turque en Syrie ne laisse pas la Suisse indifférente", Loïs Siggen Lopez
"L'offensive turque en Syrie ne laisse pas la Suisse indifférente", Loïs Siggen Lopez / 12h45 / 1 min. / le 13 octobre 2019

ats/gma

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France "inquiète"

"Evidemment que nous sommes inquiets par rapport à ce qui pourrait se passer et c'est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Turquie termine au plus vite l'intervention qu'elle a commencée, que nous avons évidemment condamnée", a déclaré la porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye sur la chaîne de télévision publique France 3.

Par ailleurs, des familles de djihadistes français se trouvant en Syrie ont pressé dimanche le gouvernement français de les rapatrier d'"urgence", eux et leurs enfants, après la fuite annoncée de proches de djihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp dans le nord du pays.

Le "Collectif des familles unies", "appelle le gouvernement français à rapatrier dans l'urgence les enfants français innocents pris au piège de la guerre en Syrie, et - pour des raisons de sécurité qui paraissent à présent évidentes - de rapatrier également leurs parents".

Embargos sur les armes

L'Allemagne et la France ont annoncé samedi l'interdiction des exportations d'arme vers la Turquie. Dans un communiqué commun, les ministres français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des Armées Florence Parly précisent que le prochain conseil des Affaires étrangères de l'Union européenne, prévu lundi à Luxembourg, "sera l'occasion de coordonner une approche européenne en ce sens".

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a prévenu que la Turquie ne faiblirait pas face aux embargos. "Peu importe ce qui est fait, peu importe qu'il s'agisse d'un embargo sur les armes ou quoi que ce soit d'autre, cela ne fait que nous renforcer", a-t-il déclaré samedi à la radio allemande Deutsche Welle avant l'annonce par Berlin et Paris de ces restrictions sur les exportations d'armes.