Dans le camp démocrate, ils sont douze à rêver de défier Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. Mais pour la première fois, l'ancien vice-président Joe Biden perd du terrain. Une femme le talonne désormais de près, la sénatrice Elizabeth Warren.
Cette progressiste - qui fut professeure de droit à Harvard - enregistrait même le 8 octobre 26,6% des intentions de vote à la primaire démocrate, devançant très légèrement son rival masculin, plus centriste, à 26,4%, selon les estimations du site RealClearPolitics.
Adversaires affaiblis
Parti largement en tête des sondages en avril, Joe Biden, 76 ans, a vu sa popularité baisser pendant l'été lorsque plusieurs gaffes ont suscité quelques doutes à son égard. Mais ce sont surtout les accusations récentes proférées par Donald Trump contre l'ex-bras droit de Barack Obama qui alimentent le plus les interrogations sur sa capacité à affronter le président sortant en duel.
Mêlé à l'affaire ukrainienne qui a conduit à la procédure de destitution en cours contre Donald Trump, Joe Biden est désormais soupçonné de conflit d'intérêt: son fils a accepté un siège au conseil d'administration d'un grand groupe gazier ukrainien alors qu'il oeuvrait à la Maison Blanche. Cette affaire pourrait lui porter le coup de grâce.
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Troisième dans les sondages, Bernie Sanders arrive pour sa part loin derrière les deux favoris, avec 14,6% des intentions de vote. Le sénateur indépendant a eu beau assurer qu'il allait reprendre "une campagne vigoureuse", il paie le prix de ses récents ennuis de santé. A 78 ans, le candidat de la gauche américaine avait dû suspendre sa campagne le 2 octobre, à la suite d'une crise cardiaque.
Dans un tel contexte, les planètes favorisent l'ascension d'Elizabeth Warren, une femme sérieuse au petit air professoral située à l'aile gauche du parti. Depuis des mois, cette avocate réclamait le lancement d'une procédure de destitution contre Donald Trump. A titre comparatif, c'est le 9 octobre seulement que Joe Biden s'est rallié à l'appel des démocrates, nombreux à marteler que nul n'est au-dessus des lois, pas même le président.
Une femme enthousiaste
Critique envers Wall Street, mère de famille, Elizabeth Warren possède en outre de nombreux atouts pour séduire les Américains et en particulier les classes moyennes désireuses de prendre leur revanche sur Donald Trump. Enfant de l'Oklahoma, issue d'une famille modeste, cette femme enthousiaste aux idées à revendre a ses adeptes parmi les électeurs démocrates rencontrés par la RTS.
Reste à savoir si elle parviendra à consolider son avance. Epargnée lors des trois premiers débats télévisés, Elizabeth Warren sera sans doute la cible de ses rivaux démocrates mardi lors du débat télévisé organisé dans l'Ohio et qui - à ce titre - pourrait être décisif pour elle. Un dernier affrontement, annoncé pour le 20 novembre en Géorgie, pourrait néanmoins servir à tous de séance de rattrapage.
Vidéo et texte: Juliette Galeazzi