"La priorité de mon gouvernement a toujours été d'assurer une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 octobre. [Il] prévoit de travailler à la mise en place d'un nouveau partenariat avec l'Union européenne sur la base du libre échange et d'une coopération amicale", a déclaré la monarque britannique, se faisant la porte-parole du Premier ministre comme il est de tradition lors de la rentrée parlementaire.
Des pourparlers techniques se poursuivent, à environ deux semaines du divorce. Les dirigeants européens se réuniront jeudi et vendredi pour un sommet à Bruxelles et tenteront d'éviter une sortie de l'UE sans accord aux conséquences douloureuses, ou un troisième report prolongeant l'incertitude sur la voie que suivra le Royaume-Uni après 46 ans dans le giron européen.
Le "backstop" toujours en question
L'un des points les plus délicats des négociations est le "backstop", le fameux filet de sécurité visant à éviter un retour à une frontière physique de 500 km entre les deux Irlandes, ce qui fragiliserait leurs accords de paix de 1998. La clause de sauvegarde avait été proposée par Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE.
Depuis que son plan de sortie présenté début octobre a été rejeté par les Européens, Boris Johnson a transmis de nouvelles propositions à son homologue irlandais Leo Varadkar, dont très peu de détails ont filtré.
Le programme du gouvernement prévoit également de nouveaux régimes en matière de pêche, d'agriculture et de commerce après la sortie de l'Europe.
Il souhaite par ailleurs mettre fin à la libre circulation des citoyens de l'UE après le Brexit, avec un système d'immigration à points dont l'entrée en vigueur est prévue pour 2021.
Parlement très divisé
S'il parvient à conclure un accord, le chef du gouvernement britannique aura encore la lourde tâche de convaincre le Parlement, très divisé sur le Brexit, entre partisans du maintien de liens étroits avec les Vingt-Sept et zélateurs d'une coupure nette.
Les députés, qui avaient rejeté par trois fois l'accord négocié par l'ex-Première ministre Theresa May, auront une séance extraordinaire le 19 octobre.
Faute d'accord d'ici là, une loi votée en septembre impose à Boris Johnson de demander un report du Brexit de trois mois. Celui-ci l'exclut catégoriquement, après déjà deux ajournements. Il n'a cependant jamais dit comment il pourrait s'y soustraire. Une demande de délai devrait en plus être approuvée à l'unanimité par les Etats membres de l'UE.
afp/nr/ani