Le président des Etats-Unis, qui s'en était pris en décembre aux
"banquiers gras de Wall Street" et fait face au mécontentement
d'une majorité de ses compatriotes sur son bilan économique près
d'un an après sa prise de fonctions, va s'exprimer peu avant midi
(17h GMT) sur cette mesure annoncée à l'orée d'une "saison des
bonus" annoncée comme exceptionnelle.
Taxe sur le long terme
Cette mesure est intitulée sans ambiguïté "taxe sur la
responsabilité de la crise financière", montrant que
l'administration américaine estime que les pratiques risquées des
banques ont joué un rôle déterminant dans la tourmente qui a failli
mettre l'ensemble du système à genoux et continue à résonner dans
le marché de l'emploi.
La taxe censée s'appliquer pendant dix exercices budgétaires, ou
aussi longtemps que nécessaire pour un remboursement intégral de
l'argent public engagé, devrait permettre de récupérer quelque 90
milliards de dollars (90 milliards de francs). Elle va être incluse
dans le projet, attendu pour le début du mois de février, de budget
fédéral pour l'exercice 2010-2011 qui commencera en octobre, et
devra obtenir l'aval du Congrès.
Cette mesure concernerait seulement les entreprises financières
qui disposeraient de plus de 50 milliards de dollars d'avoirs, soit
une cinquantaine d'entreprises. Trente-cinq d'entre elles sont
américaines, entre 10 et 15 autres sont les filiales de société
étrangères, selon le responsable qui s'exprimait sous couvert de
l'anonymat.
Des bonus "choquants"
Le plan de sauvetage du secteur financier américain a été permis
par le Congrès, qui a alloué pour cela 700 milliards de dollars au
Trésor. Cette somme est disponible jusqu'au mois d'octobre. Sauf
imprévu majeur, le Trésor ne compte pas la dépenser dans son
intégralité. Le responsable a affirmé qu'"il est choquant pour nos
grandes institutions financières d'affirmer qu'elles peuvent se
permettre des bonus excessifs voire hors norme pour leurs
dirigeants mais ne peuvent pas" rembourser les contribuables.
La déclaration présidentielle aura en effet lieu à la veille de la
publication des résultats de JPMorgan, première des grandes banques
américaines à révéler ses chiffres pour 2009 et le montant des
primes annuelles attribuées à ses employés. Selon le New York
Times, les banques "se préparent à verser des bonus qui
rivaliseront avec ceux des années fastes d'avant la crise", au
risque de s'aliéner une population aux prises avec ses
retombées.
afp/ps
Obama mal profilé sur l'économie
La dernière livraison du sondage de l'université Quinnipiac, mercredi, a montré que 54% des Américains interrogés se disaient mécontents de la façon dont Barack Obama s'occupe de l'économie, contre 41% de satisfaits.
La sortie des Etats-Unis de la récession l'été dernier peine à se traduire en reprise du marché de l'emploi: le chômage reste à 10%, un niveau historiquement élevé, et décembre a encore vu la suppression de 85'000 emplois.