Ce plan, qui s'ajoute à de précédentes initiatives de la Maison
Blanche pour mettre une bride à Wall Street, doit encore recevoir
l'onction du Congrès. S'il est entériné, il forcerait les banques à
choisir la nature de leur activité, les empêchant entre autres
d'utiliser les liquidités de leurs clients pour acheter certains
instruments financiers, notamment liés au marché immobilier.
Retour des vieilles méthodes
«Bien que le système financier soit bien plus sain aujourd'hui
qu'il n'était il y a un an, il fonctionne exactement selon les
mêmes règles qui l'ont mené au bord de l'effondrement», a déclaré
le président américain. «Ma détermination de réformer le système
n'est que plus forte quand je vois le retour aux vieilles
méthodes», a-t-il ajouté, estimant que «c'est exactement ce genre
d'irresponsabilité qui rend cette réforme nécessaire».
Forcer les banques à séparer leurs activités reviendrait à
réinstaurer des règles mises en place après la Grande Dépression
des années 1930, mais qui avaient été progressivement effacées de
l'arsenal législatif américain par des années de dérégulation
financière.
La Bourse dévisse
La Bourse de New York a immédiatement réagi à cette annonce en
accentuant ses pertes enregistrées depuis le début de la journée:
le Dow Jones perdait 1,96% et le Nasdaq 1,17% vers 18h45 (heure
suisse).
afp/ant
Le dernier épisode d'une vaste offensive
Le souhait exprimé jeudi par Barack Obama, flanqué du vice-président Joe Biden, de son équipe de conseillers économiques et de deux éminents élus démocrates du Congrès chargés des affaires économiques, le sénateur Christopher Dodd et le représentant Barney Frank, est le dernier épisode en date de son offensive contre les grandes banques, qu'il accuse d'avoir mis l'économie américaine à genoux avec leurs pratiques à risque.
Le président avait déjà annoncé le 14 janvier un projet de taxation d'une cinquantaine de grandes banques, destiné à permettre de récupérer les fonds publics dépensés dans le cadre du plan de stabilisation du système financier.
Cette «taxe sur la responsabilité de la crise financière», censée s'appliquer pendant dix ans ou aussi longtemps que nécessaire pour un remboursement intégral de l'argent public engagé, doit permettre de récupérer jusqu'à 117 milliards de dollars, somme qui correspond au montant maximal des pertes envisagées par le Trésor sur le plan de sauvetage.
Le président s'en était pris en décembre aux «banquiers gras de Wall Street» et fait face au mécontentement d'une majorité de ses compatriotes sur son bilan économique un an après sa prise de fonction, facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la perte mardi par les démocrates de leur majorité qualifiée au Sénat lors d'une élection partielle au Massachusetts.