Les ministres turcs de l'Energie, de la Défense et de l'Intérieur sont frappés par les mesures américaines, selon un communiqué du trésor américain. Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et leurs transactions internationales en dollars sont bloquées. Les ministères de la Défense et de l'Energie sont également visés, en tant qu'institutions.
Le décret permet de cibler un très grand nombre de responsables turcs impliqués dans l'offensive turque, mais à ce stade, le gouvernement américain a décidé de ne les appliquer qu'à ces trois ministres et deux ministères.
"Détruire" l'économie turque
"Toute personne contribuant aux actes déstabilisateurs de la Turquie dans le nord-est de la Syrie" sera visée par la mesure, avait indiqué Donald Trump avant de signer le décret. "L'offensive militaire turque met en danger des civils et menace la paix, la sécurité et la stabilité dans la région", avait-il ajouté, évoquant de "possibles crimes de guerre".
Le président des Etats-Unis avait également fait part de sa volonté de "détruire" rapidement l'économie turque si Ankara persiste dans son attitude "dangereuse et destructrice".
Négociations commerciales gelées
Donald Trump a également annoncé la suspension des négociations commerciales avec la Turquie - un accord portant sur quelque 100 milliards de francs suisses - et le relèvement des droits de douane américains sur l'acier turc, à hauteur de 50%.
Le président américain a par ailleurs précisé que le millier de soldats américains rappelés du nord de la Syrie seraient redéployés dans la région pour surveiller l'évolution de la situation et éviter un retour du groupe Etat islamique.
Téléphone avec Erdogan
Donald Trump s'est par ailleurs entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a indiqué le vice-président des Etats-Unis Mike Pence. Le président américain a demandé à son homologue d'entamer "des négociations avec les forces kurdes en Syrie".
"Le président [Trump, ndlr] a été très ferme avec le président Erdogan aujourd'hui", a ajouté Mike Pence. Selon le vice-président américain, le président turc s'est engagé à ce qu'il n'y ait "aucune attaque contre la ville de Kobané".
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agences/oang/jvia
Emmanuel Macron tente le dialogue
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu lundi soir avec ses homologues américain Donald Trump, irakien Barham Saleh et turc Recep Tayyip Erdogan de la situation dans le nord-est de la Syrie.
Avec son homologue américain, le chef de l'Etat "a souligné la nécessité absolue d'empêcher une résurgence de Daech dans la région", selon la présidence de la République française.
Auprès de son homologue irakien, il a notamment "souhaité un renforcement de la coopération franco-irakienne face à la situation créée par l'offensive turque".
Quant à sa conversation avec le président turc, elle a confirmé "une profonde divergence de vues sur les conséquences prévisibles de l'offensive turque" en Syrie.
Selon la présidence turque, Recep Tayyip Erdogan a expliqué lors de cet entretien que l'opération menée par les troupes d'Ankara dans le nord-est de la Syrie visait à promouvoir la paix et la stabilité dans la région et dans le monde.
Reuters