La réplique a frappé mercredi à 12h03 (heure en Suisse). Son
épicentre a été localisé à une profondeur de 9,9 kilomètres, à 59
km à l'ouest de Port-au-Prince. Dans l'immédiat, aucun dégât
n'était visible dans la capitale, selon des journalistes sur
place.
Les troupes américaines supplémentaires devaient initialement être
déployées en Europe et au Moyen-Orient. Les soldats d'une unité
d'intervention amphibie basée à Nassau et du 24e corps
expéditionnaire des Marines ont reçu mardi l'ordre de rejoindre
Haïti, a indiqué la Deuxième flotte américaine. Les Américains
disposent déjà de quelque 12'500 hommes sur place et de plusieurs
navires, dont un porte-avions nucléaire et un bateau-hôpital.
Pendant ce temps sur place, les opérations humanitaires se
déployaient sous la protection des Marines dans une capitale sous
tension.
Quelques miraculés
Jusqu'à présent, les
équipes de secours accourues du monde entier ont retrouvé au total
"121 personnes" sous les décombres, avait annoncé Elisabeth Byrs.
Des survivants ont été encore sortis des gravats mardi, une semaine
après le tremblement de terre de magnitude 7 qui a fait au moins
75'000 tués, 250'000 blessés et 1,5 million de sans abri, selon la
protection civile haïtienne.
Ils sont "les miraculés du septième jour", a commenté Elisabeth
Byrs. Un bébé de 23 jours, une petite fille, a été sorti vivant des
ruines d'une maison à Jacmel, une ville du sud d'Haïti, par des
secouristes français.
Les spécialistes estiment que survivre sous les décombres plus
d'une semaine tient du miracle et le général Daniel Ally, chef
adjoint de l'opération américaine en Haïti, a lui annoncé que la
phase de recherche de survivants allait "très bientôt"
s'achever.
Le désespoir n'en attise pas moins la violence et la tension est
extrême dans les rues de Port-au-Prince. Mardi, une adolescente a
été tuée par la police qui cherchait à disperser des pillards.
L'ambassadeur d'Haïti aux Etats-Unis, Raymond Joseph, a réclamé la
fin des largages d'aide humanitaire par hélicoptère, qui ont donné
lieu à des scènes de chaos.
Aéroport bientôt remis en état
Pendant que des milliers
de soldats américains poursuivaient leur déploiement dans les
régions sinistrées, le navire-hôpital américain "Comfort" est
arrivé au large de l'île.
Entre 30 et 50 victimes du séisme, sélectionnées par les autorités
haïtiennes parmi les cas les plus graves, vont pouvoir y être
soignées en même temps, a indiqué l'armée américaine. Le Comfort
dispose d'une capacité de 1000 lits.
L'armée canadienne était quant à elle est en train de remettre en
état l'aéroport de Jacmel, dans le sud d'Haïti, ce qui doit
permettre de désengorger celui de Port-au-Prince, distant d'environ
50 km, a annoncé mercredi le ministre canadien de la Défense, Peter
MacKay.
L'aéroport de la capitale reste pour l'heure la principale voie
d'accès de l'aide humanitaire, qui peine à atteindre ses
destinataires vu le chaos qui règne dans la ville.
Le ministre américain de la Défense, Robert Gates, a ordonné de
dégager le port de Port-au-Prince, dans l'espoir de le remettre en
service "d'ici une semaine ou deux". La réouverture du port devrait
permettre de faciliter considérablement l'arrivée des secours.
Plan Marshall pour Haïti
Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique
Strauss-Kahn, a appelé les Etats du monde à adopter "une sorte de
plan Marshall" pour Haïti, dont la reconstruction pourrait prendre
au moins 25 ans, a déclaré mercredi l'ambassadeur de ce pays en
Espagne.
Selon l'ONU, des promesses de dons de plus de 1,2 milliard de
dollars, provenant d'Etats, de personnes privées et d'entreprises,
ont déjà été recueillies.
agences/lan
Après l'adoption, Washington assouplit l'asile
Les Etats-Unis s'attendent à ce qu'entre 100'000 et 200'000 Haïtiens fassent une demande d'asile temporaire auprès de leurs services d'immigration, une possibilité accordée par Washington à ceux qui se trouvaient illégalement sur son sol au moment du séisme du 12 janvier.
Les Etats-Unis ont décidé vendredi d'accorder l'asile temporaire aux Haïtiens sans papiers qui étaient déjà présents sur leur territoire le 12 janvier, date du séisme de magnitude 7 qui a dévasté Haïti.
L'administration a insisté sur le fait que seuls les Haïtiens qui se trouvaient sur le sol américain avant le séisme pourraient obtenir l'asile temporaire. Ceux qui tenteraient d'entrer illégalement aux Etats-Unis dans ce but "échoueront et seront rapatriés", a-t-elle averti.
Environ 1,2 million d'Haïtiens vivent légalement aux Etats-Unis.