Modifié

L'Union européenne "patiente" sur le dossier bilatéral avec la Suisse

L'invité de la Matinale (vidéo) - Andreas Schwab, élu allemand surnommé "M. bilatérales Suisse-UE"
L'invité de la Matinale (vidéo) - Andreas Schwab, élu allemand surnommé "M. bilatérales Suisse-UE" / La Matinale / 10 min. / le 15 octobre 2019
Le nouveau délégué européen aux relations bilatérales avec la Suisse Andreas Schwab décortique mardi dans La Matinale l'accord institutionnel que Berne est amenée à signer. Un dossier en attente, mais pas dans l'impasse, selon lui.

Les consultations sur le projet d'accord-cadre entamées en début d'année ont pris fin cet été. Aveu de président de la Confédération, la Suisse, fidèle à elle-même, a besoin de temps pour conclure (ou non) la signature de cet accord. Après des années de négociations avec Bruxelles, elle a encore voulu clarifier certains points du texte.

>> Lire : Berne ne signe pas l'accord-cadre et demande des clarifications à Bruxelles

Fatiguée, l'Union européenne ? "Pas du tout", répond l'Allemand Andreas Schwab, eurodéputé depuis quinze ans et élu aux affaires bilatérales en septembre. "Nous avons comme devoir d'entretenir de bonnes relations avec la Suisse, qui a aussi ce devoir envers l'Union. Nous sommes patients."

Avis tranchés

Ce membre de la CDU d'Angela Merkel est connu pour ses opinions tranchées sur la question de l'accord-cadre. Pas question par exemple d'accepter des restrictions à la libre circulation des personnes, l'un des cinq accords bilatéraux d'accès aux marchés contenus dans le "pack" institutionnel. La Suisse doit s'aligner sur les règles européennes.

Mais tout le dossier est délicat, on le sait. "L'Europe est un système institutionnalisé très complexe. Les Etats membres se sont dotés de règles communes et ne peuvent pas toujours faire des exceptions pour les pays qui veulent participer, mais sans faire comme les autres", explique Andreas Schwab. Les singularités du système politique suisse, avec sa Constitution et la cohabitation des partis, ne facilitent pas la tâche. "Malheureusement, le gouvernement fédéral a du mal à parler d'une seule voix, ce qui rend les négociations très difficiles. [Le président de la Commission européenne] Jean-Claude Juncker a été un peu essoufflé." Ursula von der Leyen le relaiera en novembre à ce poste.

"La Suisse est un pays souverain"

La nomination d'Andreas Schwab coïncide presque avec le renouvellement du Parlement fédéral, dimanche prochain. Selon le dernier sondage SSR, les relations avec l'UE figurent d'ailleurs à la troisième place des principaux défis politiques à venir, après les enjeux climatiques et les primes d'assurance maladie.

>> Lire : Vers un effritement de la droite et une poussée écologiste au Parlement

"La Suisse est un pays souverain, elle fera ce qu'elle veut", assure le délégué, malgré les réticences en Suisse, voire même un rejet net de l'accord institutionnel dans les rangs de l'UDC. "Nous discutons depuis des années pour arriver à une situation qui soit dans les intérêts de l'Europe et de la Suisse. Nos relations actuelles sont excellentes et on veut les stabiliser. On a beaucoup à gagner si on continue sur cette voie."

>> Ecouter aussi le portrait d'Andreas Schwab:

Propos recueillis par Xavier Alonso

Adaptation web: Alexia Nichele

Publié Modifié