Le 15 avril dernier peu après 18h30, Notre-Dame de Paris était la proie des flammes. Bijou architectural, haut lieu de culte et pépite du patrimoine, inspiratrice des poètes, la cathédrale brûlait sous les yeux stupéfaits du monde entier.
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Peu après, le président français Emmanuel Macron promettait sans attendre une nouvelle vie d’ici cinq ans et un appel aux dons était lancé.
300 tonnes de plomb en poussière
Au-delà de l’émotion, cet incendie a remis une autre réalité sur le devant de la scène parisienne: celle du plomb. La flèche et la toiture de Notre-Dame contenaient 300 tonnes de ce métal toxique libéré en poussière et susceptible sous certaines conditions de nuire à la santé.
Dans la foulée du sinistre, les autorités ont effectué des relevés, pris des mesures, mais sans évoquer de risque aigu. Quelques mois plus tard, en août dernier, plusieurs écoles ont finalement été nettoyées, des centaines d’enfants ont été dépistés et des parcelles de jardins ont été fermées. Parallèlement, les chantiers de consolidation de la cathédrale ont été momentanément interrompus et le protocole sécuritaire des ouvriers revu.
"On se tait" face à la problématique
Nocif sur le long terme pour le cerveau ou les reins lorsqu’il est inhalé ou touché, le plomb a été très utilisé à Paris, notamment dans les bâtiments de l’époque hausmannienne, impliqué dans les toitures. "On le connaît, on sait le dépister mais on se tait", regrette Pascale Pascariello mardi dans le 19h30. C'est cette journaliste de Mediapart qui a révélé en juillet les taux de plomb mesurés peu après l’incendie, 400 à 700 fois supérieurs aux normes.
Six mois après le sinistre, le ministre français de la Culture Franck Riester assure que toutes les protections nécessaires sont désormais prises, notamment sur le chantier, pour les ouvriers directement concernés. Reste que les effets du plomb sur la santé se manifestent sur le moyen ou long terme. Notre-Dame a brûlé il y a six mois, mais les passions qu’elle suscite risquent de s’éterniser.
Anne Fournier/oang