Les associations indépendantistes avaient convoqué de nombreuses manifestations devant des représentations gouvernementales dans les principales villes de la région du nord-est de l'Espagne. Quelque 40'000 personnes ont ainsi manifesté à Barcelone et 9000 à Gérone. Dans la capitale catalane, la police a chargé des groupes qui tentaient d'abattre des barrières de sécurité autour de plusieurs bâtiments de l'administration centrale espagnole.
Au cours de la journée, des manifestants ont également bloqué une gare ferroviaire et plusieurs axes routiers.
Le Tribunal suprême espagnol a condamné lundi neuf dirigeants séparatistes à des peines de neuf à treize ans de prison pour leur implication dans le référendum d'autodétermination d'octobre 2017 et la déclaration unilatérale d'indépendance qui a suivi.
>> Lire : Jusqu'à treize ans de prison pour les indépendantistes catalans
Nouveau référendum "inévitable"
L'ancien vice-président du gouvernement régional catalan Oriol Junqueras, élu au Parlement européen en mai, est celui des condamnés qui a écopé de la plus lourde peine: treize années de prison. "Nous sommes convaincus que, tôt ou tard, un nouveau référendum sera inévitable", a-t-il déclaré par courrier électronique à l'agence Reuters.
agences/oang
Tsunami Démocratique, une mystérieuse organisation
Clandestine et disposée à mener des actions coup de poing, la mystérieuse organisation "Tsunami Démocratique", qui a bloqué lundi l'aéroport de Barcelone, a fait hausser le ton au séparatisme catalan qui se targuait jusqu'ici du caractère pacifique et festif de ses mobilisations.
Avec une structure opaque et des dirigeants inconnus, cette nouvelle plateforme qui communique via les réseaux sociaux et des applications de messagerie cryptée a réussi à mobiliser des milliers de personnes outrées par la condamnation lundi par la Cour suprême de neuf leaders indépendantistes à des peines allant de neuf à 13 ans de prison.
Le groupe est apparu en septembre, au lendemain d'une réunion en Suisse de plusieurs dirigeants séparatistes, dont l'ancien président régional Carles Puigdemont, laissant penser que des partis ou associations séparatistes pouvaient en être à l'origine.
Maintenant un anonymat total, les membres de la plateforme communiquent via des applications cryptées et diffusent leurs messages de façon prioritaire via la messagerie Telegram, où leur groupe compte 150'000 membres.
Madrid dénonce la "violence généralisée"
Le gouvernement espagnol a dénoncé la "violence généralisée" dans plusieurs manifestations ayant eu lieu mardi soir en Catalogne et notamment à Barcelone pour protester contre la condamnation de dirigeants indépendantistes catalans.
"Une minorité veut imposer la violence dans les rues des villes catalanes, particulièrement à Barcelone, Tarragone, Gérone et Lérida. La violence de ce soir a été généralisée dans toutes les manifestations", a écrit le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.
"Il est évident que nous ne sommes pas face à un mouvement citoyen pacifique mais (face à un mouvement) coordonné par des groupes qui utilisent la violence dans la rue pour rompre la coexistence en Catalogne", ont ajouté les autorités.