"Si, pour avoir installé des urnes, ils nous condamnent à cent ans de prison (somme des peines contre les neufs ex-dirigeants, ndlr), la réponse est claire : il faudra ressortir les urnes pour l'autodétermination", a déclaré Quim Torra devant le Parlement régional.
"Je défendrai l'idée selon laquelle cette législature doit se terminer avec un nouvel exercice du droit à l'autodétermination", a-t-il insisté, évoquant ainsi la fin de l'année 2021. "Nous connaissons tous les difficultés que nous imposent la répression et la peur. Mais nous devons aller de l'avant et ne pas nous laisser intimider par les menaces et les interdictions", a ajouté le chef de l'exécutif régional.
C'est dans le même hémicycle que son prédécesseur Carles Puigdemont avait annoncé son intention d'organiser le référendum interdit du 1er octobre 2017 qui a conduit à une déclaration d'indépendance infructueuse.
Arrêt des violences demandé
Plus tôt, à la télévision, Quim Torra avait demand l'arrêt des violences. "Nous ne pouvons pas permettre les incidents que nous voyons dans les rues", avait-il déclaré, quelques heures après que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lui a demandé de condamner sans ambiguïté la violence.
Le chef du gouvernement régional catalan et les membres de son gouvernement ont le devoir politique et moral de condamner clairement et sans l'excuser le recours à la violence en Catalogne", avait déclaré Pedro Sanchez lors d'une brève conférence de presse.
Plus de 50 arrestations
Des affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu à Barcelone et dans d'autres villes catalanes pour la troisième nuit consécutive, avec des barricades en flammes et des policiers lourdement équipés face à des manifestants casqués ou masqués.
La veille, des centaines de militants ont affronté les forces de l'ordre après une manifestation ayant réuni 40'000 personnes dans la grande métropole catalane. Des troubles ont aussi eu lieu à Gérone, Tarragone ou Lérida.
Selon le ministère de l'Intérieur, 51 personnes ont été arrêtées en Catalogne après les violences, qui ont fait 194 blessés depuis lundi, selon les services d'urgence.
Des milliers de personnes ont par ailleurs entamé des "marches de la liberté" devant arriver vendredi à Barcelone.
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ats/jvia
Réaction à la condamnation de dirigeants séparatistes
Les heurts qui secouent la Catalogne sont une réponse à la sentence du Tribunal suprême espagnol, qui a condamné lundi neuf dirigeants séparatistes à des peines de neuf à treize ans de prison pour leur implication dans le référendum d'autodétermination d'octobre 2017, et la déclaration unilatérale d'indépendance qui a suivi.