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Haïtienne de 84 ans sortie vivante des décombres

La rescapée a immédiatement été transportée à l'hôpital général de Port-au-Prince.
La rescapée a immédiatement été transportée à l'hôpital général de Port-au-Prince.
Petit miracle à Haïti: une femme de 84 ans a été extraite vivante des ruines de sa maison, dix jours après le séisme. De leur côté, les équipes de l'ONU et les autorités haïtiennes se concentraient vendredi sur le relogement de près d'un million de sinistrés.

Une Haïtienne de 84 ans, Marie Carida Roman, a été extraite
vivante des ruines de sa maison de Port-au-Prince par des amis
vendredi, ont annoncé son fils et les médecins qui la soignent à
l'hôpital.



"J'essaie de trouver comment l'aider à survivre. Sa cage
thoracique est enfoncée et elle est gravement déshydratée, a
expliqué Ernest Benjamin, un secouriste, venu du Sinai Hospital de
New York. "Ca vaut vraiment le coup de tout essayer pour la
sauver", a-t-il ajouté.



Reste que l'espoir de retrouver des miraculés sous les décombres
s'amenuise d'heure en heure et l'ONU concentre "ses efforts sur la
distribution de l'aide, pour la rendre la plus efficace et la plus
rapide possible. Il faut donner un toit aux sans-abri", a insisté
la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires
de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs, à Genève.



Vingt mille tentes permettant de loger 100'000 personnes ont été
dressées à Port-au-Prince. Quelque 20'000 autres sont
attendues.

Préval "reprend le contrôle"

La veille, le ministre haïtien de l'Intérieur Paul Antoine
Bien-Aimé avait déclaré que les autorités étaient "en train de
reloger des sans-abri", ajoutant que des "villages" pouvant
accueillir chacun 10'000 personnes allaient être installés en
dehors de la capitale Port-au-Prince. "Nous sommes en train de
reprendre le contrôle" de la situation, a assuré dès jeudi le
président haïtien René Préval.



Les sauveteurs internationaux, gérés par l'ONU, sont parvenus à
retrouver 122 personnes sous les décombres, un record pour ce genre
de catastrophe, selon le dernier bilan d'Ocha, dix jours après le
séisme qui a fait au moins 75'000 morts et 250'000 blessés.

Abris à fournir

Trouver un toit pour les sinistrés
est une priorité: l'Organisation internationale pour les migrations
(OIM) a estimé à au moins 500'000 le nombre de sans-abri rien que
dans la capitale haïtienne. Les autorités haïtiennes parlent d'un
million, dans l'ensemble du pays.



Les agences onusiennes comptaient de "500'000 à 700'000" déplacés
dans la seule capitale. De leur côté, les autorités haïtiennes ont
dénombré 508 campements dans la capitale, a précisé Ocha. Sur les
350 visités par l'ONU, seuls six ont accès à l'eau potable.

Aide internationale

Les "pays amis" d'Haïti, dont les Etats-Unis, la France et le
Brésil, tiendront lundi à Montréal une réunion d'urgence pour
coordonner leur aide et pour préparer une conférence sur la
reconstruction du pays dévasté.



L'appel de fonds d'urgence de l'ONU pour Haïti lancé le 15 janvier
a été jusqu'ici couvert à 36%, soit 207 millions de dollars sur les
575 millions réclamés. Quelque 106 millions ont été également
promis.



De leur côté, les Etats-Unis ont tenu à avertir qu'ils interdiront
l'accès à leur territoire et rapatrieront les boat people haïtiens,
a affirmé vendredi à Tolède la ministre américaine à la Sécurité
intérieure Janet Napolitano. Cette dernière a déclaré que "leur
pays a besoin d'eux pour sa reconstruction".



"Le séisme qui a ravagé Haïti est une catastrophe, mais il ne doit
pas être une occasion pour émigrer", a-t-elle expliqué au cours
d'un point de presse au lendemain d'une réunion avec ses homologues
de l'Union européenne.



agences/ak

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Trafic d'enfants redouté

Quinze enfants ont disparu ces derniers jours des hôpitaux en Haïti, a indiqué vendredi l'UNICEF. L'organisation a également signalé qu'elle a des indices de trafic d'enfants par la frontière de République dominicaine et par l'aéroport.

Les réseaux de trafic d'enfants existaient déjà avant le séisme, a précisé Jean-Claude Legrand. «Lors de catastrophes, ces réseaux s'activent immédiatement et utilisent la faiblesse de l'Etat, comme nous l'avons vu lors du tsunami», a-t-il ajouté.