"Nous sommes très proches de la fin du processus", a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk lors d'une conférence de presse en début de soirée.
Le dirigeant européen s'est félicité que cet accord permette d'éviter "le chaos" que serait un "no deal" le 31 octobre. "Nous attendons maintenant le vote des deux parlements" (britannique et européen), a-t-il dit lors du sommet de Bruxelles.
"Ce que je ressens aujourd'hui est un sentiment de tristesse", a-t-il poursuivi, ajoutant que si Londres voulait revenir au sein de l'UE "notre porte sera toujours ouverte".
Juncker et Johnson annoncent un accord
Jean-Claude Juncker et Boris Johnson ont annoncé en fin de matinée avoir trouvé un accord sur le Brexit. "Quand la volonté est là, un accord est possible. Nous en avons un!", a lancé Jean-Claude Juncker sur son compte Twitter, après plusieurs jours d'intenses tractations. Il a qualifié l'accord d'"équitable et équilibré" et recommandé aux dirigeants des Vingt-Sept de donner leur feu vert. Le Luxembourgeois a aussi une nouvelle fois exclu tout nouveau report du Brexit, prévu le 31 octobre.
"Nous avons un excellent nouvel accord qui reprend le contrôle", a tweeté pour sa part Boris Johnson, en référence aux promesses du camp "Leave" lors du référendum de juin 2016 de reprendre le contrôle de ses lois et de sa politique commerciale. Il a appelé les députés britanniques à approuver cet accord lors d'une séance parlementaire exceptionnelle samedi.
Quant au négociateur de l'Union européenne Michel Barnier, il s'est félicité d'un accord "juste et raisonnable". Selon lui, Boris Johnson s'est montré confiant dans sa capacité à obtenir le soutien de son Parlement.
Jeremy Corbyn et le DUP s'opposent
L'adoption de cet accord par le Parlement britannique semble toutefois déjà compromise, car le chef du parti travailliste, principale formation d'opposition, Jeremy Corbyn a appelé les députés à le rejeter, tout comme le parti nord-irlandais DUP.
Cet accord "ne rassemblera pas le pays et doit être rejeté. La meilleure façon de résoudre le Brexit est de donner à la population le dernier mot lors d'un vote populaire", a déclaré le leader du Labour.
Le DUP, qui compte 10 députés à la Chambre des Communes, a dit ne pas pouvoir soutenir ce qui est proposé sur les questions des douanes et du consentement de l'exécutif nord-irlandais au projet de Brexit.
Le chef du Parti du Brexit Nigel Farage a pour sa part jugé que le nouvel accord de divorce "n'est pas un Brexit".
"Difficile d'imaginer pire accord pour l'Ecosse"
"Difficile d'imaginer pire accord pour l'Ecosse. En fait, il est encore pire que le texte que Theresa May a tenté de faire passer", a réagi de son côté la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. "Le Brexit envisagé par Boris Johnson prévoit une relation beaucoup plus souple avec l'UE en ce qui concerne les normes alimentaires, la protection de l'environnement et les droits des travailleurs. Ce n'est pas l'avenir que mon gouvernement ou moi envisageons pour l'Ecosse."
L'Ecosse, comme l'Irlande du Nord, avait voté en 2016 pour rester dans l'Union. "Tout cela montre clairement que le seul moyen pour nous d'être seuls responsables de notre futur, c'est l'indépendance. Je suis déterminée à ce que nous ayons ce choix l'an prochain", a-t-elle aussi déclaré. Mardi, Nicola Sturgeon a annoncé qu'elle voulait organiser un référendum sur cette question en 2020.
agences/gma/boi
La livre monte, puis rechute
La livre sterling effaçait ses gains de la séance jeudi et reculait nettement face à l'euro et au dollar, les craintes d'un échec de l'accord de Brexit au Parlement britannique douchant l'enthousiasme initial sur le compromis.
Vers 12H25 GMT (14H25 à Paris), la livre sterling perdait 0,28% face au billet vert, à 1,2795 dollar, et 0,65% face à l'euro, à 86,85 pence pour un euro, après avoir atteint des plus hauts en cinq mois dans la foulée de l'annonce de l'accord.