"Le bilan de l'attaque contre la mosquée est monté à 62 morts et 33 blessés", a annoncé le porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, Attaullah Khogyani, via la messagerie WhatsApp. Son alter ego de la police, Mubarez Attal, a confirmé le nombre de morts et fait état de 36 blessés.
Selon le gouverneur, l'attaque a été menée avec "des explosifs qui avaient été placés à l'intérieur de la mosquée", située dans le village de Jaw Dara, dans le district d'Haska Mina. D'autres sources, dont une talibane, ont évoqué la possibilité d'une attaque au mortier.
C'est le deuxième attentat le plus meurtrier de l'année en Afghanistan, après celui qui avait fait 91 morts dans un mariage chiite à Kaboul en août, revendiqué par l'Etat islamique.
Pas encore de revendication
La mosquée, dont le toit s'est effondré selon plusieurs sources, "pouvait contenir jusqu'à 700 fidèles, mais en comptait 350 au moment de l'explosion", selon un habitant de Jaw Dara.
Aucun groupe n'a revendiqué l'attentat, mais les talibans ont "condamné cette atrocité dans les termes les plus fermes", la qualifiant de "crime majeur", dans un message de leur porte-parole Zabihullah Mujahid.
Il a fait porter la responsabilité de l'attaque "au mortier ou avec un explosif... sur les soldats de l'administration (gouvernementale) de Kaboul ou les combattants de Daech", l'acronyme du groupe Etat islamique (EI).
Les talibans et l'EI sont tous deux implantés dans le Nangarhar, province frontalière du Pakistan, où ils s'affrontent. Le district de Haska Mina, aussi appelé Deh Bala, est proche de cette frontière.
Amnesty dénonce un "crime de guerre"
"Tuer de la sorte autant de civils en pleine prière est un crime de guerre", a déclaré l'ONG Amnesty International dans un communiqué, dénonçant une "escalade" de la violence dans ce conflit dont les premières victimes sont les civils.
afp/oang
Nombre de victimes "sans précédent" en 2019
Jeudi, un rapport de l'ONU a déploré un nombre de victimes "sans précédent" depuis plus d'une décennie au troisième trimestre de l'année, l'Afghanistan continuant à s'enfoncer dans une violence "totalement inacceptable".
Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la Mission de l'ONU en Afghanistan (Manua) a recensé 1174 civils tués et 3139 blessés , d'après son rapport trimestriel.
Les attentats visant des mosquées sunnites, le courant de l'islam dominant en Afghanistan, sont peu fréquents. Les lieux de culte chiites sont plus souvent ciblés, généralement par le groupe Etat islamique, qui est d'obédience sunnite et considère les chiites comme des infidèles.