Après des heures de guerre de positions près du commissariat central entre radicaux, lançant des pierres ou des objets métalliques, et forces de l'ordre, répondant par tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, les troubles se sont ensuite étendus au reste du centre-ville.
De nombreux feux ont été allumés, notamment sur la place de Catalogne en haut des célèbres Ramblas, et des barricades élevées dans de nombreuses rues par des centaines de manifestants masqués ou casqués, criant "les rues seront toujours à nous". La police a aussi utilisé un canon à eau à leur encontre.
Dans cette ville très prisée des touristes internationaux, la police régionale a conseillé en anglais sur son compte Twitter de "ne pas approcher" des zones du centre-ville en raison d'"actes violents et de sérieux incidents".
Près de 500 blessés
Vers 1h00 (heure suisse), la situation "paraissait plus calme", selon un porte-parole de la police régionale. Après des heurts lors du blocage de l'aéroport par plus de 10'000 personnes lundi, Barcelone avait déjà vécu des scènes de guérilla urbaine de mardi à jeudi, d'une magnitude moins importante que vendredi soir.
Nées de la frustration d'une partie de la base indépendantiste, deux ans après l'échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences ont marqué un tournant pour le mouvement séparatiste qui s'est toujours targué d'être non violent.
Selon un bilan du ministre de l'intérieur Fernando Grande-Marlaska, avant que les violences ne s'exacerbent dans la soirée, 128 personnes ont été interpellées depuis le début de la mobilisation indépendantiste lundi, tandis que 207 policiers ont été blessés.
Au total, selon les services d'urgence, près de 500 personnes ont été blessées depuis le début de la semaine dans la région, dont 60 vendredi soir à Barcelone.
Vendredi soir seulement, 182 blessés ont été dénombrés dans l'ensemble de la Catalogne, ont annoncé samedi matin les services de secours.
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Avant que ces troubles n'éclatent, une manifestation monstre avait réuni 525'000 personnes, selon la police municipale, dans une ambiance festive, point d'orgue de la mobilisation entamée lundi contre la condamnation par la justice espagnole de neuf dirigeants indépendantistes à des peines de neuf à 13 ans de prison pour la tentative de sécession de 2017.
ats/sjaq