Le nom du projet, "THUG Act", est un jeu de mot en anglais: l'expression en elle-même peut littéralement signifier "l'action du voyou" ou "la loi du voyou". Et ici, "THUG" – voyou – est un acronyme pour "Trump's heist undermines the G7", soit en français "le braquage de Trump nuit au G7".
Le texte, présenté simultanément à la chambre des représentants et au Sénat, vise à bloquer tout financement fédéral pour ce sommet: "De précédents sommets du G7 ont coûté jusqu'à 40 millions de dollars", rappellent les élus dans un communiqué.
"Monsieur Trump n'a aucune honte de sa propre corruption", a dit la députée démocrate du Congrès pour la Floride Lois Jane Frankel, qui fait partie des trois politiciens à l'origine du "THUG Act": "Il abuse de son poste à la présidence et viole la loi en détournant des millions de dollars de fonds américains et étrangers pour ses entreprises familiales en organisant une rencontre d'importance de dirigeants mondiaux dans sa propriété de Doral".
La proposition de loi obligerait également la transmission au Congrès de tous les documents relatifs à la façon dont a été prise la décision de tenir l'événement à cet endroit.
L'obstacle du Sénat, contrôlé par les républicains
Le texte pourrait être adopté en signe de protestation par la chambre des représentants, à majorité démocrate, mais a peu de chances de franchir l'obstacle du Sénat, contrôlé par les républicains.
Jeudi, la Maison Blanche a annoncé que le prochain sommet du G7, grand rendez-vous annuel qui rassemble les dirigeants des sept pays les plus industrialisés de la planète, se tiendrait au Trump National Doral Club de Miami, du 10 au 12 juin 2020.
Mick Mulvaney, le chef de cabinet de l'administration Trump, cité par The Hill, a réagi à propos du "THUG Act" en disant: "J'enregistre les critiques. Lui [Donald Trump] aussi... mais non, il n'y a aucun enjeu ici sur le fait qu'il puisse en profiter de quelque façon que ce soit. Si vous pensez que cela va aider sa marque, c'est très bien, mais je voudrais vous faire remarquer qu'il n'a pas besoin d'une quelconque aide pour promouvoir sa marque".
L'annonce avait suscité de très vives réactions à Washington, parmi les élus comme dans la société civile.
Stéphanie Jaquet et l'ats