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Haïti: le bilan des morts pourrait doubler

L'ampleur de la tâche pour la reconstruction sera énorme en Haïti.
L'ampleur de la tâche pour la reconstruction sera énorme en Haïti.
En se basant sur un recensement des cadavres, le séisme du 12 janvier a fait plus de 150'000 morts dans la seule agglomération de Port-au-Prince, ont annoncé dimanche les autorités haïtiennes, à la veille d'une réunion d'urgence pour la reconstruction de l'île, à Montréal. Mais il pourrait y en avoir 200'000 autres.

Le gouvernement haïtien a annoncé samedi avoir dénombré 111'481
cadavres après le tremblement de terre de magnitude 7 survenu le 12
janvier, selon les Nations unies. Mais dimanche, ce chiffre s'est
encore alourdi. Les autorités sanitaires haïtiennes s'attendent à
ce que le bilan des personnes décédées dans le séisme du 12 janvier
atteigne les 150'000 lundi et craignent que 200'000 autres cadavres
ne soient encore enfouis sous les décombres, a dit un ministre
haïtien dimanche.

150'000 morts rien qu'à Port-au-Prince

Le Centre national des équipements (CNE), qui depuis la
catastrophe récupère les corps pour les enterrer dans des fosses
communes au nord de la capitale, dit avoir dépassé le nombre de
150'000 pour la seule agglomération de Port-au-Prince, a déclaré à
l'Associated Press la ministre des Communications Marie-Laurence
Jocelyn Lassegue.



Ce bilan n'inclut pas les autres localités touchées par le séisme,
dont Jacmel, où l'on estime que des milliers de personnes ont perdu
la vie. Il n'inclut pas non plus les corps qui ont été incinérés
par les familles des victimes. "Personne ne sait combien de corps
sont ensevelis sous les décombres", souligne Marie-Laurence Jocelyn
Lassegue. "200.000, 300.000?" demande-t-elle. "Qui sait à combien
s'élève le nombre de morts?"

Le défi de la reconstruction à Montréal

La
rencontre de Montréal devrait servir à préparer d'autres réunions
sur le sujet. La tâche est colossale pour reconstruire ce pays
parmi les plus pauvres de la planète.

Tandis que la fin officielle des recherches d'éventuels rescapés
a été décrétée ce week-end par le gouvernement haïtien, les
humanitaires concentrent leurs efforts sur l'assistance à apporter
aux sinistrés. Des milliers d'entre eux se massent dans des camps
de fortune aux conditions sanitaires déplorables.



Cette nouvelle tâche est cruciale. Les livraisons d'eau, de
nourriture et de médicaments, certes, s'accélèrent mais les
médecins redoutent plus que tout l'apparition de maladies dans les
camps de tentes.

Plus de 600'000 sans-abri à Port-au-Prince

A Cité Soleil, bidonville où des violences et des pillages se
sont produits après le séisme, des soldats américains et brésiliens
distribuaient de l'eau et de la nourriture dimanche aux rescapés
qui faisaient la queue devant un centre de santé. Les sinistrés
recevaient notamment des bouteilles d'eau, des biscuits
énergétiques, des haricots, des sardines, du sel et du sucre. Cela
"va nous aider mais ce n'est pas assez", confiait Lunie Marcelin,
57 ans, qui vit avec ses six enfants adultes. "Nous avons besoin de
plus".



Environ 609'000 personnes sont sans abri dans l'agglomération de
Port-au-Prince et les Nations unies estiment que jusqu'à un million
de personnes pourraient fuir les localités dévastées pour gagner
les campagnes, qui se débattent déjà dans une extrême pauvreté.

Du travail pour la police

De son côté, la police haïtienne évaluait ses pertes et se
préparait à connaître des heures difficiles, ayant perdu de
nombreux hommes alors que des criminels ont profité du séisme pour
s'échapper. Environ 4000 détenus ont ainsi réussi à s'enfuir du
pénitencier principal de Port-au-Prince, à Cité Soleil, quartier le
plus pauvre et le plus dangereux de la capitale haïtienne.



De temps à autre, les cris d'un policier fendent le brouhaha de la
capitale dans l'intention de dissuader les bandes de pillards de
voler dans les ruines des magasins. Mais sans grande conviction et
avec encore moins de succès. Les policiers ont reçu l'ordre de ne
pas tirer. Mais dimanche, des témoins ont rapporté à l'AFP avoir vu
un jeune homme blessé par les balles de la police. La victime a été
soignée sur place par des soldats américains, puis emmenée par
ambulance.



agences/ther

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Encore un miraculé

Onze jours après le séisme qui a dévasté la capitale haïtienne, un jeune homme d'une vingtaine d'années a été sorti samedi en bonne santé des décombres d'une épicerie de l'Hôtel Napoli à Port-au-Prince.

Le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, a expliqué qu'il s'était jeté sous son bureau lorsque tout avait commencé à s'effondrer autour de lui lors du tremblement de terre.

Prisonnier de ce petit espace, il est resté allongé sur le dos et a survécu en buvant du soda, de la bière et en mangeant des biscuits qu'il a eu la chance d'avoir sous la main.

Au total, 133 personnes ont été dégagées vivantes des décombres depuis le tremblement de terre qui a fait 112'226 morts comptabilisé (sur un bilan de 150'000 donné par le gouvernement), plus de 194'000 blessés et un million de sans-abri.