Les manifestants voulaient exprimer leur colère à l'encontre d'une élite politique qu'ils accusent d'avoir poussé le pays au bord du gouffre économique.
En dépit des appels à la retenue de plusieurs responsables politiques ainsi qu'une intervention musclée des forces de l'ordre dans la nuit de vendredi et des dizaines d'arrestations, les manifestants s'étaient à nouveau rassemblés samedi dès le matin dans plusieurs villes du pays, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Les rangs des manifestants n'ont eu de cesse de grossir à partir de l'après-midi aussi bien dans le centre de Beyrouth qu'à Tripoli, mais aussi à Tyr (sud), dans le Akkar (nord) et à Baalbeck (est).
"Révolution, révolution", ont scandé des manifestants ou encore "les gens veulent la chute du régime", slogan phare du printemps arabe.
Cette nouvelle journée de mobilisation n'était pas sans rappeler le soulèvement populaire inédit en 2005 ayant mis fin à 29 ans de tutelle syrienne sur le Liban.
Tard dans la soirée, un parti chrétien, allié du Premier ministre Saad Hariri, a annoncé la démission de ses ministres. "Nous sommes convaincus que le gouvernement n'est pas en position de prendre les mesures nécessaires pour sauver la situation", a affirmé le chef du parti des Forces libanaises.
Tentative d'apaisement
Cette annonce a été accueillie dans la liesse par des manifestants à Beyrouth, qui ont appelé d'autres partis à démissionner du gouvernement.
Dans l'espoir de calmer la contestation, le ministre des Finances a annoncé, au sortir d'une réunion avec Saad Hariri, avoir convenu d'un budget final qui ne prévoyait pas d'impôts ou cotisations supplémentaires. Et le président Michel Aoun a déclaré sur Twitter qu'il y aurait une "solution réconfortante" à la crise économique.
agences/br