"Les Anglais arrivent directement, ils ne se posent même pas de questions!" Ingrid Damoiseau est la directrice de Largier, l'une des plus vielles agences immobilières de Paris: "J'ai vendu un appartement dans le XVIe arrondissement, un premier étage: je l'ai estimé à 12'000-12'500 euros le mètre carré. Le vendeur, au regard de cette situation en Angleterre, en a souhaité 14'000. C'est ce que nous avons fait et, sans publicité aucune, on a vendu tout de suite à un couple de financiers anglais qui arrivait sur Paris".
Avec Francfort, Paris espérait bien renforcer sa place financière dans la foulée du Brexit. Et c'est par milliers qu'on peut compter les employés de la City relocalisés dans la capitale française: "Ils veulent tous être sur l'ouest de Paris", affirme Michel Platero, président de la Fédération nationale du logement en île de France. "Comme Londres était beaucoup plus chère que Paris, je peux vous dire que les prix ont augmenté avec l'effet Brexit".
La quadrature du cercle parisienne
Ces nouveaux arrivants et leur pouvoir d'achat conséquent ne font qu'accentuer une dynamique observée depuis des années. Les raisons sont multiples: centre historique dense et petit, difficulté de construire du neuf ou en hauteur.
Avec une moyenne dépassée de 10'000 euros le mètre carré, les familles et les classes moyennes fuient.
Dans quelques années, la capitale risque de ressembler à un assemblage de ghettos de riches et d'îlots de grande pauvreté.
Alexandre Habay/sjaq