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Le président sortant Evo Morales contraint à un 2e tour en Bolivie

Evo Morales réagit après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Bolivie. [Keystone - EPA/Martin Alipaz]
Le président bolivien sortant en tête, mais contraint à un 2e tour / Le Journal horaire / 26 sec. / le 21 octobre 2019
Le président bolivien sortant Evo Morales est arrivé dimanche en tête de l'élection présidentielle, suivi de près par son principal rival, Carlos Mesa, selon des résultats partiels. Pour la première fois, il pourrait être contraint à un 2e tour inédit dans le pays.

Le socialiste Evo Morales remporterait 45,28% des voix, tandis que le centriste Carlos Mesa totaliserait 38,16% des votes, a annoncé la présidente du tribunal suprême électoral bolivien, avec près de 84% des bulletins dépouillés.

"On est au second tour!", s'est réjoui devant ses partisans survoltés Carlos Mesa, en prenant connaissance des premiers résultats dans son quartier général de campagne au sud de La Paz.

Peu après, du palais présidentiel, face à des centaines de partisans du mouvement vers le socialisme (MAS), le chef de l'Etat a dit faire confiance au vote des zones rurales pour éviter un second tour. "Le peuple bolivien s'est imposé pour continuer le processus de changement", s'est-il félicité en référence au nom du programme du gouvernement.

Pour éviter un second tour, le candidat en tête doit obtenir la majorité absolue ou au moins 40% des voix avec 10 points de pourcentage d'écart sur le second.

Référendum pour ou contre Morales

"En cas de second tour, cela devient un référendum" pour ou contre Evo Morales, a déclaré Gaspard Estrada, spécialiste de l'Amérique latine à sciences politiques à Paris.

Neuf candidats aspiraient à diriger la Bolivie, mais seul Carlos Mesa, un journaliste de 66 ans qui fut déjà président entre 2003 et 2005, semblait en mesure de faire trébucher le chef de l'Etat de 59 ans, jusqu'ici systématiquement élu dès le premier tour.

Le camp présidentiel avait appelé à un "vote sûr" tandis que l'opposition demandait un "vote sanction". La décision d'Evo Morales de briguer un quatrième mandat, malgré le "non" lors du référendum de février 2016, est très mal vue par une partie des Boliviens et critiquée par l'opposition. Celle-ci estime que le pays pourrait verser dans l'autocratie en cas de nouvelle victoire.

Les 7,3 millions d'électeurs boliviens ont voté dimanche pour leurs président et vice-président, ainsi que pour leurs 130 députés et 36 sénateurs.

ats/vkiss

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