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Les Libanais dans la rue malgré les mesures annoncées par Saad Hariri

Le gouvernement libanais toujours sous pression de la rue malgré l'annonce de mesures
Le gouvernement libanais toujours sous pression de la rue malgré l'annonce de mesures / 19h30 / 2 min. / le 22 octobre 2019
Les Libanais affichaient mardi leur détermination à ne rien lâcher, avec un sixième jour de rassemblements contre la classe politique. L'annonce la veille de réformes économiques d'urgence n'a pas convaincu après des années d'inaction du pouvoir.

Tôt mardi matin, comme si cette annonce n'avait pas eu lieu, de nouveaux barrages ont été érigés sur plusieurs artères du centre de Beyrouth. L'armée a tenté de négocier le déblocage de certains axes routiers, mais a fini par renoncer face à la détermination des manifestants.

Les banques sont restées fermées, prolongeant la paralysie partielle du pays. Et des milliers de manifestants ont envahi dès le début de l'après-midi, comme les jours précédents, les centres de Beyrouth et de Tripoli, la grande cité du nord à majorité sunnite.

Fait aussi rare que marquant, la mobilisation contre la classe dirigeante a gagné l'ensemble du pays. Un tabou a été brisé dans les fiefs du Hezbollah pro-iranien, où même le leader religieux Hassan Nasrallah a été pris à partie par la foule.

Crise de confiance

Le scepticisme de la foule, mêlé de colère, s'était fait sentir dès l'annonce par Saad Hariri de son plan qui se voulait pourtant spectaculaire: mesures contre la corruption, budget sans nouveaux impôts, programme de privatisations pour lutter contre la gabegie des services publics, aides en faveur des plus défavorisés...

Déclenché par l'annonce jeudi d'une nouvelle taxe sur les appels effectués via la messagerie WhatsApp, le mouvement de colère a pris la classe politique de court. L'annulation rapide de la mesure fiscale n'a pas empêché la colère de prendre de l'ampleur.

Depuis la fin de la guerre civile en 1990, les infrastructures du pays sont restées en déliquescence et les Libanais font toujours face à des coupures quotidiennes d'eau et d'électricité.

>>Reportage au Liban dans l'émission Tout un monde:

Ils étaient des dizaines de milliers samedi dans les rues de Beyrouth pour manifester contre la classe politique accusée de corruption. [Mohamed Azakir]Mohamed Azakir
Mobilisation populaire sans précédent au Liban: interview de Daniel / Tout un monde / 10 min. / le 22 octobre 2019

afp/nr

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