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En crise, l'Espagne veut économiser 75 milliards

Elena Salgado, ministre de l'Economie, a indiqué que toutes les administrations de l'Etat seront touchées.
Elena Salgado, ministre de l'Economie, a indiqué que toutes les administrations de l'Etat seront touchées.
Confrontée à une situation économique désastreuse – 18% de chômage et une dette qui ne cesse de s'alourdir -, l'Espagne a annoncé vendredi l'adoption d'un plan d'austérité sur trois ans visant à économiser 50 milliards d'euros (75 milliards de francs). La retraite pourrait passer à 67 ans.

Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi l'adoption d'un plan
d'austérité sur trois ans visant à économiser 50 milliards d'euros
d'ici 2013 et à rentrer dans les clous du pacte de stabilité
européen qui limite à 3% du PIB le déficit budgétaire des Etats
membres.



Ce plan "supposera une économie d'environ 50 milliards d'euros", a
déclaré la vice-présidente du gouvernement socialiste espagnol,
Maria Teresa Fernandez de la Vega, à l'issue du conseil
hebdomadaire des ministres.

Satisfaire les exigences de l'UE

"L'objectif est que le déficit public se situe de nouveau à 3%
du Produit intérieur brut en 2013", a déclaré la ministre de
l'Economie et des Finances, Elena Salgado, qui a estimé que le
déficit des comptes publics de l'Espagne s'était envolé à 11,4% du
PIB en 2009, bien plus que les 9,5% prévus.



La Commission européenne a donné jusqu'à 2013 aux Etats membres,
dont les déficits se sont envolés à la faveur de la crise
économique et des mesures publiques de relance, pour rentrer dans
les limites du pacte de stabilité. Cette annonce intervient alors
que les obligations de l'Espagne sont chahutées par les marchés,
inquiets de la dégradation des comptes publics et de l'augmentation
de la dette du pays, sur fond de vives inquiétudes concernant la
Grèce et aussi dans une moindre mesure le Portugal.

L'Etat va maigrir

Elena Salgado a souligné que ce plan de rigueur frapperait
toutes les administrations de l'Etat, hormis les budgets consacrés
à l'éducation et à la recherche, et qu'il n'affecterait "aucune
prestation sociale" ou l'aide espagnole au développement. "Nous
allons effectuer un effort commun", en particulier en matière de
"réduction des dépenses en personnels" de la fonction publique, a
ajouté la ministre, appelant les régions autonomes qui emploient de
nombreux fonctionnaires et ont des compétences très larges à
participer à cette rigueur.



Cet effort ce traduira par de la "modération salariale, la
réduction des frais de fonctionnement et des investissements",
ainsi qu'une baisse des recrutements dans la fonction publique, a
souligné Elena Salgado. Elle a souligné que ce serait à chaque
ministère de décider à quels domaines appliquer ces
économies.



La ministre espagnole a ajouté que ce plan de rigueur affecterait
également le secteur des entreprises publiques, en soulignant, sans
plus de précisions, que des mesures le concernant seraient
annoncées "dans les trois prochains mois".



afp/ps

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La retraite à 67 ans?

Pascal Couchepin en a rêvé, le gouvernement espagnol l'a fait: outre le plan d'austérité, il a approuvé vendredi une proposition de réforme de la Sécurité sociale prévoyant de repousser de deux ans l'âge légal de la retraite, de 65 ans à 67 ans, a annoncé sa vice-présidente Maria Teresa Fernandez de la Vega.

La proposition devra être débattue par les partis politiques et vise à établir "le nouvel âge de la retraite à 67 ans", a déclaré Maria Teresa Fernandez de la Vega à l'issue du Conseil des ministres. L'âge légal actuel de la retraite est de 65 ans, mais le gouvernement veut le repousser pour maintenir la viabilité du système face au vieillissement de la population espagnole et à l'allongement de l'espérance de vie.

La ministre de l'Economie, Elena Salgado, a déclaré que le gouvernement voulait que cette réforme s'applique graduellement à partir de 2013. "C'est une proposition (...) nous avons beaucoup de temps pour débattre", a-t-elle déclaré.

Les principaux syndicats espagnols, CCOO et UGT, ont déjà fait part de leur hostilité à ce projet qui sera débattu au sein d'une instance réunissant les partis politiques présents au Parlement, baptisée "Pacte de Tolède". Le patronat espagnol, la CEOE, a quant à lui déjà demandé à ce que l'âge de la retraite soit établi à 70 ans.

Cette proposition gouvernementale tombe au lendemain d'une étude de l'Institut officiel de la statistique (Ine) qui a estimé qu'en 2049, il y aura 9 inactifs pour 10 actifs, dans l'hypothèse où l'âge de la retraite serait maintenu à 65 ans.