Il s'agit d'une première en Allemagne pour lutter contre la spéculation immobilière: pour tous les logements construit après 2014, soit un million et demi au total, les propriétaires ne pourront exiger un loyer supérieur à 9,80 euros le m2, l'équivalent d'environ 11 francs. Et sauf exception, ils ne pourront pas exiger des hausses de loyer à chaque changement de locataire.
Même si Berlin reste une ville abordable, par rapport à d'autres en Europe, les loyers y ont plus que doublé en dix ans, avec des pics vertigineux dans certains quartiers.
"La" question sociale
Le maire social-démocrate de la ville, Michael Müller, estime qu'il ne pouvait faire autrement que de prendre cette mesure radicale: "Après avoir épuisé toutes les possibilités au niveau national pour lutter contre la hausse des loyers, nous nous dotons aujourd'hui d'un instrument supplémentaire, car nous devons mieux protéger les locataires des grandes villes, là où les prix explosent. Ca ne peut plus continuer comme ça, tout le monde le dit, c'est "la" question sociale à régler, et la politique se doit de faire quelque chose", assène-t-il.
"Economie socialiste planifiée"
De son côté, le secteur immobilier dénonce un retour à "l'économie socialiste planifiée" et estime que la mesure freinera investissements et modernisation dans le parc de logements de Berlin.
Les conservateurs de la CDU et les libéraux du FDP vont même porter l'affaire devant les tribunaux.
Blandine Milcent/pym