"Un processus de coup d'Etat est en cours", a déclaré mercredi devant la presse le dirigeant socialiste, qui s'est dit "totalement sûr" d'avoir remporté l'élection présidentielle de dimanche, dont le dépouillement fait polémique.
Dans l'est du pays, Luis Fernando Camacho, le président de l'influent Comité Pro-Santa Cruz, une organisation de la société civile établie à Santa Cruz, capitale économique du pays et bastion de l'opposition, a donné le coup d'envoi mardi soir de la grève nationale. Il a donné jusqu'à mercredi midi aux autorités électorales pour confirmer qu'il y aurait un second tour.
En réponse, un groupe de syndicats ouvriers et paysans proches du pouvoir, la Conalcam, a enjoint ses militants à défendre les résultats officiels et appelé à un rassemblement mercredi à La Paz qui devrait être une démonstration de force en soutien à Evo Morales.
Soupçons de fraude
Signe du malaise entourant le dépouillement, le vice-président du Tribunal suprême électoral bolivien (TSE), Antonio Costas, a annoncé mardi sa démission en critiquant le système de décompte.
Alors que les premiers résultats partiels, dimanche soir, pointaient vers un second tour inédit entre Evo Morales et son principal adversaire, le centriste Carlos Mesa, de nouveaux résultats diffusés lundi par l'autorité électorale donnaient quasiment la victoire au chef de l'Etat sortant. Ils ont suscité des soupçons de fraude de la part de l'opposition et des observateurs internationaux.
La décision d'Evo Morales de briguer un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre lors d'un référendum en 2016, est très mal vue par une partie des Boliviens et critiquée par l'opposition, qui estime que le régime pourrait tourner à l'autocratie en cas de nouvelle victoire.
ats/gma